Tour de France : le ras-le-bol des coureurs

La Ministre des sports Valérie Fourneyron - -
Marre de l’acharnement médiatique. C’est le message qu’ont voulu faire passer les coureurs, avant le départ de ce 100e Tour de France. Jérémy Roy, Samuel Dumoulin, Jérôme Pineau, Jens Voigt, Luis Angel Mate et le directeur sportif de fdj.fr Marc Madiot ont discuté pendant environ une demi-heure avec la ministre des sport Valérie Fourneyron ce samedi, à Porto-Vecchio. Les coureurs ont exprimé leur ras-le-bol et leur volonté de défendre l’image du cyclisme. Ils veulent que le Sénat renonce à la publication de son rapport le 18 juillet.
« Aux yeux du grand public, on n’est pas crédible alors que l’on essaye de faire du mieux possible, a insisté Jérémy Roy à la sortie de l’entrevue. Il fallait bien se faire entendre un moment. On n’a jamais dit que c’était 100% clean, mais on progresse petit à petit. Le 18 juillet, c’est encore le tour de France. On ne voit pas l’intérêt de sortir cette liste, qui occulterait le cyclisme actuel pour un cyclisme révolu de retraités et d’une autre époque. »
Principale inquiétude : le rapport d’enquête de la commission sénatoriale sur le dopage devrait révéler le nom de coureurs contrôlés positifs à l’EPO sur le Tour de France 1998. Une liste dont la date de publication est prévue le 18 juillet, soit en troisième semaine du Tour, le jour de la double ascension de l’Alpe d’Huez. De quoi gâcher la fête...
« Ressortir ces vieilles affaires ne fera pas avancer cette lutte, s’insurge Jérôme Pineau. Le message des coureurs, c’est d’être encore plus pour la lutte antidopage. Mais qu’on nous fiche la paix avec ces vieilles histoires. On demande que la sortie de cette liste soit décalée pour ne pas décrédibiliser le Tour de France et notre étape. On veut faire savoir que faire un Tour clair, sans dopage, c’est possible. Les temps de 1998 sont révolus. »
La ministre des sports était plutôt sur la même longueur d’ondes. « Les coureurs, il faut les écouter, admet Valérie Fourneyron. Aujourd’hui, ils ont ce sentiment de lynchage médiatique pour des histoires anciennes. Je ne veux pas de cette chasse à la sorcière. Le Tour de France ce n’est pas que le dopage et le dopage ce n’est pas que le Tour de France. » Mais si la demande des coureurs de retarder la publication du rapport sera prochainement étudiée, elle aurait peu de chances d’aboutir.
A lire aussi :
- Tour de France : revivez la 1ère étape
- Un Tour qui se corse d’entrée !
- Ces histoires qui ont fait le Tour (1/23)