Tour de France : les Sky et Chris Froome en plein film d’espionnage

L'équipe Sky et son leader Chris Froome - AFP
Les Britanniques adorent les films d’espionnage. Sauf lorsque le mauvais polar les touche directement. Demandez donc à Sky et Chris Froome. Manager de la formation du maillot jaune, Dave Brailsford a profité de la journée de repos à Pau, ce lundi, pour rendre publique une drôle d’histoire de piratage informatique. Le pitch du mauvais film ? Les données personnelles d’entraînement et de puissance de « Froomey », conservées dans un ordinateur de l’équipe britannique, auraient été volées par un « pirate ». De quoi possiblement alimenter certaines suspicions dans le milieu.
« Si Chris fait quelque chose de bien dans les Pyrénées, tout le Tour va se demander s’il n’est pas dopé, a expliqué Brailsford aux médias britanniques. Ça fait partie du jeu. On rediscutera encore du rythme de montée, de la physiologie, de la puissance… On a ce qu’il faut là-dessus mais on pense que quelqu’un a piraté nos données d’entraînement et a obtenu les fichiers de Chris. Notre équipe juridique est sur l’affaire. Pour convaincre les sceptiques que Chris ne se dope pas, les datas, c’est essentiel. » Persuadé que ces données volées vont être utilisées pour accuser son coureur, Brailsford prend même les devants : « D’un point de vue éthique et moral, si vous voulez accuser quelqu’un de dopage, alors vous ne devez pas tricher vous-même (sous-entendu en volant des données, ndlr). »
Froome : « Ceux qui interprètent les données, ce sont des clowns »
Il y a deux ans, au cœur d’une Grande Boucle dominée par Froome, Sky avait livré les données du futur vainqueur de la Grande Boucle à Fred Grappe, directeur de la performance de l’équipe FDJ et docteur en biomécanique et physiologie de l’entraînement sportif. Le spécialiste n’avait rien trouvé à redire. Le débat va-t-il de nouveau faire rage avec cette affaire de données piratées ? Possible.
Mais les déclarations de Brailsford permettent d’éteindre l’incendie avant même qu’il ne prenne. Ce qui fera bien plaisir à Froome, qui n’hésitait pas à évoquer la chose de façon véhémente ces dernières semaines dans les colonnes du Telegraph : « Ceux qui interprètent les données de puissance et disent : ‘‘Il a monté le Ventoux en 10 minutes donc il est dopé’’, ce sont des clowns. »