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Tour de France : Péraud, pour voir encore plus haut ?

Jean-Christophe Péraud est 10e du Tour de France après le contre-la-montre au Mont-Saint-Michel

Jean-Christophe Péraud est 10e du Tour de France après le contre-la-montre au Mont-Saint-Michel - -

Désormais dixième du Tour de France après le contre-la-montre du Mont-Saint-Michel, Jean-Christophe Péraud suit son tableau de marche. Après trois jours de transition, il retrouvera la montagne, où il pourra de nouveau exprimer ses qualités.

Il ne fallait sans doute pas enterrer aussi vite l’« ancienne » génération, même si à 36 ans, Jean-Christophe Péraud ferait presque partie des « jeunots » du Tour. Aligné comme leader de la formation AG2R-La Mondiale, l’ancien vice-champion olympique de VTT (2008) ne participe qu’à sa troisième Grande Boucle. Et après le contre-la-montre du Mont-Saint-Michel, c’est bien lui qui porte le statut honorifique de meilleur français (10e à 5’39 de Christopher Froome). « J’ai été à mon niveau. Je peux être satisfait, expliquait le coureur à l’issue de cette 11e étape du Tour de France. De toute façon, je n’aurais pas pu aller plus vite. C’est un parcours de rouleur, je pense avoir limité la casse. Pour l’instant je suis dans les clous. »

« JC » a ainsi bouclé les 33 km en 2’22, reprenant du temps sur une bonne partie des concurrents qui le précédaient au classement général. Un bond de quatre places non négligeable alors que se profilent les Alpes et le chrono d’Embrun, bien plus en adéquation avec ses capacités. Pendant que l’essentiel des regards se tournaient vers Thibault Pinot ou Pierre Rolland, c’est bien un troisième larron qui se fait une place au soleil. De quoi faire sourire Vincent Lavenu, son manageur chez AG2R-La Mondiale. « Vous avez raison, continuez à parler des autres. Comme ça, cela nous enlève de la pression », plaisantait le patron à l’occasion de la journée de repos.

Tête en l’air

Diplômé en génie chimique en 1998, Péraud est devenu ingénieur en 2004, lui qui a toujours allié études et vélo. Et pourtant, le garçon est tête en l’air. Capable d’oublier des rendez-vous avec la presse, il peut également bénéficier de l’aide de ses coéquipiers, et notamment de son acolyte Hubert Dupont, son compagnon de chambrée, pour l’aider à s’organiser dans son déplacement. Au risque de le voir oublier ses papiers au moment de filer en course. Neuvième du Tour 2009 pour sa première participation, Péraud lorgne désormais le Top 5. Avec la défaillance de certains cadors annoncés (Evans, Contador, voire Schleck), Jean-Christophe Péraud peut voir ses rêves se réaliser.

Surtout qu’avec John Gadret, Hubert Dupont et Romain Bardet, notamment, il peut compter sur de sérieux soutiens quand la route s’élèvera de nouveau. « On sait que le classement général se fait en montagne, prévenait Lavenu au début du Tour. On a construit une équipe pour le classement général autour de Jean-Christophe Péraud. » Même si sa stratégie laisse certains observateurs songeurs. « C’est quelqu’un de tenace, estime Luc Leblanc, consultant pour RMC Spoirt. Il a de la volonté, mais il devrait se placer sur le Tour pour gagner une étape. Pas pour faire un classement. Personne ne se souviendra d’un Péraud huitième ou neuvième, mais on se souviendra de lui s’il gagne une étape… »

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