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Tour de France: pourquoi l'équipe AG2R-Citroën a roulé sur l'échappée de Pinot, Martin et Burgaudeau

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Privée de représentant dans l'échappée, la formation AG2R-Citroën a roulé seule pour tenter de combler un écart de plus de trois minutes lors de la 12e étape du Tour de France. Une stratégie ratée mais assumée en interne.

L’image a pu surprendre. Il restait un peu plus de 60 bornes à parcourir ce jeudi lors de la 12e étape du Tour, tracée entre Roanne et Belleville-en-Beaujolais, lorsque le peloton, plus habitué à être emmené par les Jumbo-Visma ou les UAE, a vu débarquer à sa tête les coureurs d’AG2R-Citroën. L’avance de l’échappée était alors de plus de trois minutes et une telle manœuvre a étonné certains spectateurs, sur les réseaux sociaux comme sur les bords de routes. Quel était l’objectif ? Etait-il vraiment réaliste de vouloir boucher un tel écart ?

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"Moi je pense que c’était plutôt intéressant, il faut savoir prendre nos responsabilités et on a su le faire, s’est justifié à l’arrivée Julien Jurdie, directeur sportif d'AG2R-Citroën. L’idée était en priorité de relancer la course par rapport à l’échappée. Forcément, ce n’était pas une bonne nouvelle d’avoir quinze coureurs devant sans nous. On avait quatre coureurs dans le groupe maillot jaune donc on espérait glisser un coureur pour jouer la gagne." Pour tenter de revenir sur un groupe cinq étoiles composé du futur vainqueur Ion Izagirre, mais aussi de Thibaut Pinot, Guillaume Martin, Dylan Teuns, Tiesj Benoot, Matteo Jorgenson ou encore Mathieu van der Poel, AG2R-Citroën s’est surtout appuyé sur l’ancien champion de Belgique, Oliver Naesen. Sans succès.

AG2R-Citroën visait la 11e place du général

"On a essayé de rouler, de faire venir des équipes avec nous pour faire diminuer l’écart. Ce qui était aussi intéressant, c’est qu’il y avait six coureurs du top 20 à l’arrière. Si ça se couchait derrière, Felix Gall pouvait quasiment se retrouver onzième au général. Donc il y avait deux intérêts : relancer la course pour la victoire d’étape et essayer de faire plier des coureurs piégés comme Emanuel Buchmann, Louis Meintjes, Valentin Madouas… C’était notre double objectif", a précisé Jurdie. Troisième à Laruns lors de la cinquième étape, Felix Gall pointait ce matin à la 16e place du général, à neuf minutes et 46 secondes du maillot jaune Jonas Vingegaard. Il a finalement perdu une place et se retrouve ce soir au 17e rang, juste devant son équipier australien Ben O’Connor, qui se voyait au départ comme un candidat au podium à Paris.

"On a discuté un peu dans la file des voitures et malheureusement personne n’était intéressé à l’idée de rouler avec nous. Mais on a pris nos responsabilités, c’était une bonne chose et les garçons étaient fiers de faire ce travail. Ça n’a pas marché mais ça fait partie du job. On avait identifié cette journée comme une étape pour baroudeurs. C’est pour cela qu’il y a de la frustration. Il a manqué un peu de lucidité. La grosse frustration c’est de ne pas avoir été dans les quinze à l’avant. L’écart est redescendu, on espérait que ça flanche, mais ça n’a pas marché. Il n’y a pas de regrets", a insisté Jurdie, toujours optimiste pour la suite du Tour. "On arrive sur un profil qui je l’espère va nous correspondre. C’est dans la haute montagne que Felix Gall est le meilleur."

Propulsé leader après les galères de Ben O'Connor, l'Autrichien de 25 ans a notamment terminé cette année 10e du Tour du Pays basque et 8e du Tour de Suisse.

Rodolphe Ryo, à Belleville-en-Beaujolais