Tour de France : Quintana, la promesse

Nairo Quintana leader du classement du meilleur jeune sur le Tour de France - -
La route s’élève, Nairo Quintana attaque. Depuis une semaine, le Tour de France découvre le goût prononcé du Colombien pour la montagne. Après s’être mis en évidence dans les Pyrénées, sur les pentes du port de Pailhères (8e étape) et de la Hourquette d’Ancizan (9e étape), il a déclenché les hostilités dans le Ventoux ce dimanche. Une offensive audacieuse, à 13 km du sommet du « Géant de Provence », que seul Chris Froome a pu annihiler en revenant dans sa roue quelques minutes plus tard. Le petit grimpeur (1m69) de Movistar s’est ensuite accroché au Britannique jusqu’au dernier kilomètre, pour finir à 29 secondes du maillot jaune.
« J’ai perdu le contact, regrette le vainqueur du Tour de l’Avenir en 2010. Mais je ne pensais pas perdre autant de temps. Trente secondes sur Froome, c’est beaucoup. L’idée, c’était de conserver des forces pour tenter de gagner l’étape. Mais Froome est très fort. L’objectif, maintenant, c’est le maillot blanc et une étape. Mais quand on tombe sur un coureur comme Froome, c’est difficile. » Le programme de la troisième semaine de cette 100e Grande Boucle lui offrira d’autres occasions de briller, avec les arrivées à l’Alpe d’Huez (jeudi), au Grand-Bornand (vendredi) et Annecy-Semnoz (samedi). Et de se mettre à l’abri au classement du meilleur jeune (Michal Kwiatkowski 2e à 2’11).
Guimard : « Deux mois sans courir avant le Tour, c’est osé »
« Retenez-bien son nom, prévient Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. Ce qu’il a réalisé aujourd’hui (dimanche) est absolument extraordinaire. Ça ne passera pas inaperçu dans quelques années. C’est le vrai grimpeur, avec le bon développement et la capacité à s’adapter aux changements de rythme. On le retrouvera dans les arrivées au sommet, dans les étapes de haute montagne. Pas seulement la semaine prochaine, mais aussi lors des prochains Tours de France. » De la dynamite dans les mollets. Une tactique agressive. Nairo Quintana fait revivre le cyclisme colombien, à 23 ans. Mais il peut encore progresser.
Si son profil semble s’accorder assez mal avec les exigences du contre-la-montre (54e au Mont-Saint-Michel à 3’28), il devrait apprendre quelques réflexes précieux pour éviter ses chutes répétées lors de la première semaine du Tour de France en venant plus souvent frotter au sein du peloton. Une maîtrise à acquérir, alors que les cols colombiens ne doivent plus avoir de secrets pour lui. « Rester deux mois sans courir avant de venir faire le Tour de France, c’est quand même osé, regrette Cyrille Guimard. Il est dommage qu’il n’ait pas participé au Tour de Suisse ou au Dauphiné, quitte à retourner ensuite en Colombie. Tant mieux pour Froome ! »
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