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Tour de France : se relever d'un KO...

Alberto Contador, à droite, a subi la loi de Chris Froome lors de la 8e étape du Tour de France

Alberto Contador, à droite, a subi la loi de Chris Froome lors de la 8e étape du Tour de France - -

Vainqueur samedi à Ax 3 Domaines de la 8e étape du Tour de France, Christopher Froome (Sky) a assommé la concurrence. Et a directement attaqué le moral de ses principaux rivaux, alors que quatre cols de 1e catégorie sont au programme ce dimanche entre Saint-Girons et Bagnères-de-Bigorre.

Christopher Froome avait coché cette étape reliant Castres à Ax 3 Domaines. Comme pour montrer qu’il était le patron de ce Tour de France. Déjà impressionnante lors de l’édition précédente, la formation Sky a remis ça cette année. Au risque de plomber définitivement le moral de la concurrence et de plier ce 100e Tour de France, une semaine seulement après son départ. « Je voudrais dire que sa performance sur l’ascension a été impressionnante, constatait Alberto Contador une fois la ligne franchie, 1’45 après Chris Froome. Je n’avais pas la force pour rivaliser. Il faut que je récupère pour la deuxième étape de montagne. On verra ensuite. »

L’Espagnol n’était pas le seul à accuser le coup. Son directeur au sein de la formation Saxo Tinkoff ne pouvait que constater les dégâts. « Ce n’est une surprise pour personne, glissait Philippe Mauduit. Les Sky font office d’épouvantail depuis 18 mois et depuis 18 mois, ils gagnent beaucoup de courses, en tout cas les plus importantes sur lesquelles ils s’alignent. On va se battre puisque le terrain est propice à la bataille. Ils ont fait office de rouleau compresseur. Ça ne va pas être simple. Il faudra du courage, de la volonté. Il va falloir y aller quoi ! Alberto c’est un battant, il ne va pas se laisser abattre. Si on tente, il ne faudra pas se louper. »

Rolland : « S’ils courent tous pour finir deuxième… »

Dans les rangs français, on faisait également triste mine. D’un côté, Thibault Pinot (FDJ.fr) qui franchissait la ligne avec 6’00 de retard, puis faisait tout de suite demi-tour avant de filer vers son bus. De l’autre, Pierre Rolland (Europcar), pourtant à l’offensive (3’47 à l’arrivée), qui interpellait les autres coureurs. « Si on ne l’attaque pas de loin, qu’on ne l’isole pas, les autres auront perdu. Il faudrait peut-être passer à l’offensive. Après, s’ils courent tous pour être deuxième, c’est leur problème », pestait, amer, celui qui partage le même nombre de points que Christopher Froome au classement de la montagne. « Certains vont certainement revoir leurs ambitions à la baisse. C’est Froome et les autres », enchaînait Jean-René Bernaudeau.

Un avis partagé par Marc Madiot et Stéphane Heulot. « Le Tour est terminé, la messe est dite » lâchait le premier, manager de FDJ.fr. « On est d’accord » retwittait son homologue de Saur-Sojasun. Et puis il y a les vainqueurs du jour. Premier et deuxième, Froome et Porte ont appliqué la même stratégie que celle de l’année dernière, quand Wiggins était le n°1 et Froome le n°2. « On n’est pas là pour faire des cadeaux aux autres », avançait même Nicolas Portal, directeur sportif chez Sky. Et si le tout nouveau maillot jaune avait déjà course gagnée ? « On est content de ce qu’on a fait aujourd’hui. On a tellement travaillé pour être en jaune ici, que c’est un rêve qui devient réalité, expliquait Froome. Il reste un long chemin avant Paris, je n’ai pas gagné le Tour. » C’est peut-être le seul à le penser…

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