Tour de France : Twitter s’invite dans le peloton

Le peloton du Tour utilise Twitter pour communiquer - -
Ils étaient 198 sur la ligne de départ à Porto-Vecchio. Et sur ces 198 coureurs, 143 possédaient un compte Twitter. Un moyen de communication aujourd’hui largement utilisé par un peloton qui suit les modes de la société. « Ça permet de former une communauté d’idées et de pensées pour avoir un certain poids et se faire entendre », souligne Romain Bardet. Les coureurs n’hésitent plus à pousser leur coup de gueule et à prendre à témoin leurs « followers ». Comme lorsque Jens Voigt prend fait et cause pour Ted King, écarté de ce Tour de France après le contre-la-montre de Nice pour être arrivé hors délais, ou encore quand Thomas Voeckler souhaite un bon rétablissement à Maxime Bouet, obligé de jeter l’éponge après sa chute à Marseille.
Ce nouveau moyen de communication permet également de faire partager le quotidien des coureurs à leurs fans, via leurs téléphones ou ordinateurs. « C’est un outil qui marche bien. Ça peut faire découvrir aux gens ce qu’on vit de l’intérieur », souligne Kévin Reza. Un avis partagé par Jérôme Pineau, qui s’est même lancé dans un concours avec son coéquipier, Sylvain Chavanel pour savoir qui a le plus d’abonnés. « Il m’a rapidement rattrapé », soupire, fataliste, le Nantais. Originalité des coureurs de la formation Omega-Quick Step, leur compte Twitter est inscrit sur leur maillot.
Attention aux règlements de compte
Mais derrière le cadre idyllique, se cachent aussi les effets pervers des réseaux sociaux. Après avoir montré ses limites lors de la descente du col de Pailhères, Thibaut Pinot a été pris à partie par des anonymes. « Comme je suis jeune, je lis beaucoup ce qui circule sur les réseaux sociaux, explique le coureur de la FDJ.fr. Et ça, ça m’a un peu détruit. On place beaucoup d’espoirs sur moi et derrière, les gens m’ont beaucoup critiqué. C’est comme, c’est de ma faute aussi. Marc Madiot m’avait prévenu de ne pas regarder les réseaux sociaux. Je ne l’ai pas écouté et au final, ça m’a plombé. Je sais maintenant ce qui m’attend. J’ai appris de ça et c’est à moi désormais de faire la part des choses. »
Attention donc à fixer des règles. Vincent Lavenu l’a bien compris. « On n’est pas là pour empêcher les coureurs de s’exprimer. On leur demande simplement de ne pas tweeter sur les problèmes de chute. Il n’y pas de censure, simplement des règles précises que connaît chaque entreprise. » Le manager d’AG2R-La Mondiale sait de quoi il parle, lui qui avait dû gérer un problème entre deux de ses coureurs, il y a deux ans. « On aime bien se chambrer, mais on fait attention car nos messages sont regardés », conclut Romain Bardet. Et ça, il y en a un qui l’a bien compris. Absent du peloton et rayé des tablettes depuis six mois, Lance Armstrong continue de faire parler de lui. Twitter n’y est pas pour rien.
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