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Tour de France: un protocole sanitaire mis en place pour lutter contre le Covid

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Si le contexte sanitaire s'est nettement amélioré ces derniers mois, l'organsiation du Tour de France maintient un protocole strict pour lutter contre la propagation du Covid. Toutes personnes au contact des coureurs devront porter un masque et ces derniers devront éviter les selfies et les autographes.

À l'heure où la plupart des pays ont rangé définitivement les masques, le Tour de France fait de la résistance. Pour la quatrième édition consécutive, l'organisation a décidé de mettre en place un protocole sanitaire afin d'éviter une course plombée par le Covid, comme lors du dernier Giro avec le "patient 0" Remco Evenepoel.

Comme lors des trois dernières éditions, suiveurs, journalistes et invités devront le porter au contact des coureurs. Des appellations qu'on croyait disparues, comme "distanciation sociale" refont surface: les athlètes ont aussi pour consigne d'éviter selfies et autographes.

"En revanche, ils ne porteront pas de masque sur le podium. On ne veut pas non plus un contraste total entre la vie courante et nous", souligne le directeur du Tour, Christian Prudhomme à l'AFP qui regrette lui-même de ne pas pouvoir "serrer la main des coureurs" pour la quatrième édition de suite. Rien dans les règlements de l'UCI n'oblige pourtant les organisateurs de courses cyclistes à imposer un tel protocole. Ni aux équipes de tester leurs coureurs, ni même de les exclure de la course en cas de test positif au Covid-19, comme c'était le cas au plus fort de l'épidémie.

"On est les derniers à le faire"

Si le risque zéro n'existe pas, certains coureurs ont déjà pris les devants pour éviter un abandon "bête" en cas de contamination au Covid. C'est notamment le cas de Julian Alaphilippe qui, dans l'avion l'acheminant sur le Dauphiné, a constaté qu'il avait été "l'un des seuls à porter un masque" parce qu'il avait "vraiment trop envie de faire le Tour".

On voit bien que les équipes resserrent d'elles mêmes les vis à l'approche du Tour. Les Jumbo-Visma (l'équipe du vainqueur sortant Jonas Vingegaard), portent tout le temps le masque. Ils font très attention", souligne Prudhomme qui reconnaît que la situation peut interpeller. "Récemment des rugbymen m'ont dit : mais pourquoi vous faites ça?"

"On est les derniers à le faire. Mais une fois qu'il y a le Covid dans le peloton, et on l'a vu sur le Giro, il est très difficile à arrêter parce qu'on passe toute la journée à respirer l'air de l'autre", souligne Thibaut Pinot auprès de l'AFP. Philippe Mauduit, directeur sportif de l'équipe Groupama-FDJ, se dit "partagé" sur les mesures que son sport s'impose, alors que les rugbymen disputent mêlée sur mêlée avant de "s'embrasser en buvant des bières". "On sait qu'il y a plein d'autres sports ou on ne contrôle rien, ni le dopage ni le Covid, dit-il à l'AFP. Mais ma première réaction, c'est de dire: on protège les coureurs."

La prévention avant tout

En cas de test positif, que faire ? Le principe partagé par la plupart des équipes est de renvoyer le coureur à la maison. "Je n'ai pas envie d'avoir la mort d'un jeune de 23 ans sur la conscience", disait le patron de l'équipe Soudal-Quick Step, Patrick Lefevere, pour justifier le retrait d'Evenepoel sur le Giro.

"On a des coureurs dont les fonctions pulmonaires ont été touchées. On veut être le plus possible préventif par rapport aux complications. Elles ne sont pas nombreuses mais elles sont embêtantes", explique le docteur Serge Niamke, responsable médical de l'équipe AG2R-Citroën à l'AFP. Certains coureurs, touchés par le Covid ces derniers mois, ont mis plus de temps que d'autres pour complètement se rétablir. "On s'est rendus compte depuis trois ans qu'il y a des coureurs qui n'ont jamais retrouvé leur niveau", insiste Philippe Mauduit en rappelant que "le cyclisme est un sport hyperexigeant où le match dure entre 4h30 et 6h30".

AS avec AFP