Tour de France : Une descente qui fait trembler

La descente du col de Sarenne - -
Les organisateurs du Tour de France pensaient faire sensation avec la double montée de l’Alpe d’Huez. Finalement, c’est le passage entre les deux ascensions du mythique col aux 21 lacets qui est au centre des conversations. Et de la polémique. Car le grand moment de la 18e étape de la Grande Boucle, ce jeudi, pourrait bien être la descente du col de Sarenne. Pendant 13 kilomètres, les coureurs vont dévaler une route étroite, sinueuse, et dont l’état n’inspire pas forcément une grande confiance. Même les plus expérimentés du peloton en ont des frayeurs.
« Je dois dire que c’est vraiment très dangereux, lance Andy Schleck (RadioShack - Leopard). Lorsque nous l’avons descendue, une semaine après le Dauphiné passait là. On a aussi vu d’autres coureurs qui ont critiqué ça. C’est une chose que je ne comprends pas, tu peux faire des descentes acceptables mais là ce n’est pas acceptable. Mais nous sommes obligés de le faire. Si tu as une crevaison dans un virage ou si tu rates la route dans un peloton qui descend à toute vitesse, tu ne tombes pas dans l’herbe mais tu tombes de 150 ou 300 mètres. » L’absence de parapet et le revêtement inégal de la route constitue des arguments en faveur des coureurs.
Portal : « On joue avec des vies humaines »
Pour éviter tout incident, l’organisation de la Grande Boucle a pris ses précautions. La caravane publicitaire, ainsi que les véhicules réservés aux médias et aux invités, ne s’engageront pas dans cette descente et s’arrêteront au sommet de l’Alpe d’Huez. Selon Jean-François Pescheux, directeur de course, il n’y pas de raison de s’inquiéter : « La route est propre, des aménagements ont été mis en place. On ne peut pas non plus mettre des drapeaux jaunes dans tous les virages ou des barrières partout. Ça fait partie de la course cycliste. Ce n’est pas n’importe quoi non plus. Si tout le monde fait attention aux consignes données, il ne devrait pas y avoir de problèmes. »
Des arguments qui ne convainquent pas forcément Marc Madiot, directeur sportif de l’équipe FDJ.fr. « Je suis content de ne pas avoir de coureurs dans le coup au classement général (rires). J’espère que tout se passera bien », souffle-t-il. Car pour les leaders du classement général, en revanche, impossible de ne pas « faire la descente ». Les adversaires de Christopher Froome possèdent en effet un terrain de jeu dont ils pourraient profiter pour désarçonner le Maillot Jaune. « Je n’espère pas parce que sinon ça va être compliqué, on joue avec des vies humaines, lance Nicolas Portal, directeur sportif de la Sky. Si un coureur veut attaquer, il part tout seul mais il n’emmène pas trop de monde avec lui parce que tout le monde ne peut pas prendre ses roues. » Et comme si cela ne suffisait pas, les orages attendus pour la fin de l’étape devraient rajouter encore un peu de piment à cette descente de tous les dangers.
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