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Tour de France : une seule touche de Bleus…

Christophe Riblon et Tejay van Garderen

Christophe Riblon et Tejay van Garderen - -

La belle victoire de Christophe Riblon (AG2R La Mondiale) à l’Alpe d’Huez a été l’unique éclaircie d’un Tour de France décevant pour les Français. L’espoir d’avoir un prétendant aux premières places du classement général n’a pas été assouvi.

Arthur Vichot (FDJ.fr), son maillot bleu-blanc-rouge sur le dos, arrêté sur la place de l’Etoile. L’image n’est pas celle d’un triomphe, au pied de l’Arc… Cette crevaison du champion de France dans la dernière étape, bientôt suivie d’une autre, ne fait qu’illustrer un Tour décidemment amer pour de nombreux coureurs français. Une seule équipe tricolore avait le sourire sur les Champs-Elysées, ce dimanche soir. Celle de Christophe Riblon, vainqueur héroïque le jour de la double ascension de l’Alpe d’Huez. De Romain Bardet, premier Français au classement général (15e) pour son première participation, à 22 ans. Et, aussi, de Jean-Christophe Péraud, fidèle au top 10 jusqu’à ses deux chutes lors du contre-la-montre entre Embrun et Chorges.

Une formation AG2R La Mondiale qui a sauvé les Bleus du zéro pointé. Mais qui ne fait pas oublier les échecs des autres. « Globalement, le bilan est décevant, ne cache pas Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France. En 2011 et 2012, les Français avaient pesé sur la course. Je pensais qu’ils pèseraient sur la course en 2013. » Thibaut Pinot, le grand espoir de la FDJ.fr, a vite disparu. Apeuré dans les descentes et diminué par une angine. Son coéquipier Nacer Bouhanni, plus fine gâchette des Bleus pour les sprints, a jeté l’éponge dès la première semaine à cause d’une chute et de problèmes gastriques. Pierre Rolland, lui, a souvent couru à l’envers, perdant la possibilité de bien finir au général ou de gagner une étape en chassant en vain le maillot à pois.

Bardet : « Qu’on laisse un peu tranquilles les jeunes Français »

L’équipe de Jean-René Bernaudeau, avec un Thomas Voeckler loin de son meilleur niveau et de ses épopées en jaune, n’a d’ailleurs eu pour seule bonne nouvelle, lors de ce Tour, que la prolongation de son contrat avec son sponsor Europcar. « Je pense que cette année, on a surtout eu la poisse, estime Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour de France (1975, 1977). C’est incroyable la malchance qu’ont eue les Français… Bouhanni, Coppel qui se plume deux fois et prend une bronchite, Pinot, Péraud… Dans toutes les échappées, il y a eu des Français. Mais on a manqué de finition. Les coureurs français ont peut-être trop de pression. » En 2014, elle sera peut-être sur les épaules de Romain Bardet.

« Des futurs Bernard Hinault, il y en a eu chaque année depuis sa dernière victoire sur le Tour (1985). Donc qu’on laisse un peu tranquilles les jeunes Français, qu’on les laisse travailler. » Et briller sur les autres courses ? « On a gagné 20 courses depuis le début de l’année, mais c’est quasiment éclipsé parce qu’on rate un peu le Tour, regrette Marc Madiot, le manager de la FDJ.fr. On était venu avec de belles et hautes ambitions sur ce Tour. On ne les a pas remplies. On est forcément déçu. On fera le bilan à la fin de l’année. Le Tour est un miroir déformant. » Le plus beau reflet du cyclisme français, surtout, pour des millions de spectateurs et téléspectateurs qui placent leurs espoirs dans leurs représentants. Et ont donc des attentes élevées. Alors Samuel Dumoulin (AG2R La Mondiale) sait que les Bleus ne sont pas passés loin de la catastrophe. « S’il n’y avait pas eu de victoire française, ça aurait jasé… »

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