Un chauffeur bien discret…

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Ce lundi matin, démis de son volant, il se trouvait encore dans la région du Lioran, là même où le Tour de France a posé ses valises pour la journée de repos. La veille au soir, l’homme responsable de l’accident de Flecha et Hoogerland, âgé d’une trentaine d’années, avait été convoqué autour de 18h30 par le directeur du Tour Christian Prudhomme. Très marqué par les événements, il était ressorti 45 minutes plus tard, accompagné de ses responsables de la société Euro Média. Successeur de la SFP, Euro Média assure une prestation technique pour le compte de France Télévisions. Le chauffeur pilotait une voiture « nécessaire » selon les termes de Daniel Bilalian, patron des sports de France Télévisions, qui servait de relais au faisceau permettant la retransmission de l’étape.
De l’entrevue entre les deux parties, rien n’a filtré, Prudhomme n’ayant pas souhaité faire de commentaire, hormis le communiqué distribué par l’organisation de la course. Le patron du Tour s’était exprimé avant cette réunion. On sait juste que le chauffeur, dont on ignore encore l’identité, n’est pas un ancien coureur ni un journaliste, et qu’il officiait pour son quatrième ou cinquième Tour de France en tant que pilote. Comme prévu dans ce genre de cas, une enquête préliminaire a été ouverte, confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie d’Aurillac (Cantal), qui permettra de déterminer les responsabilités.
Incertitude pour Flecha
Ce lundi, après la vague d’excuses et de sanctions, l’heure n’était pas à l’accablement du malheureux chauffeur. Atterri dans les barbelés, le coureur Néerlandais Johnny Hoogerland s’est montré compréhensif : « Il n’a peut-être pas fait le bon choix, mais il n’a eu que quelques secondes pour choisir. Soit rentrer dans l’arbre, soit dans le cycliste. Il est entré dans le cycliste. Je ne dis pas que je lui pardonne, je dis que je ne suis pas en colère. Il n’a pas fait exprès. »
Daniel Bilalian a eu vent pour sa part d’un homme écrasé par sa terrible erreur. « C’est un garçon qui est aujourd’hui traumatisé, a-t-il ainsi déclaré. Il se rend compte de ce qui est arrivé. Les responsables techniques l’ont vu, il est très abattu. Il a fait une erreur de pilotage. Il ne l’a pas voulu. » Maigre consolation pour le chauffeur, l’annonce d’Hoogerland confirmant qu’il prendrait bien le départ de la 10e étape ce mardi, malgré ses 33 points de suture. Pour Flecha, il faudra attendre encore un peu. Les plaies seront longues à cicatriser.