Un Tour pavé d’embûches pour Contador

Alberto Contador - -
Contador pensait peut-être avoir fait un grand pas vers un nouveau Tour de France. Quand le vainqueur sortant Chris Froome abandonne en début d’étape, le vainqueur des Tours 2007 et 2009 se retrouve propulsé favori. Mais c’était sans compter sur cette course aux airs de classique flandrienne avec ses pavés redoutés. Et dès le troisième secteur, l’Espagnol, piégé en compagnie de Valverde, laisse filer son principal rival Vincenzo Nibali. Comble de cette journée à oublier pour lui, le Pistolero achève l’étape seul, lâché par les autres attardés.
« Après ces étapes clés, on repart avec un jeu de cartes différent, avoue Cyrille Guimard dans l'Intégrale Tour sur RMC Sport. Contador risque de perdre le Tour ! Il passe les pavés avec prudence, mais s'il perd 40 secondes sur chaque secteur pavé, il risque de perdre 2 ou 3 minutes à la fin de l'étape. » Bien vu, l’écart atteint presque les trois minutes sur la ligne d’arrivée. Insurmontable ? Très en forme en montagne depuis le début de la saison, comme on a pu le constater lors du dernier Dauphiné où il avait dominé tous les autres favoris dont Froome, Contador devra attaquer. Et refaire son retard déjà conséquent après cinq jours de course.
Astana écrase tout
De son côté, Nibali peut se contenter de gérer. Avec une telle démonstration de force de l’équipe Astana, le Transalpin dispose de moyens pour durcir la course en montagne avec Fuglsang et Westra à ses côtés. Ce dernier, qui s’est écarté à dix kilomètres de l’arrivée, a effectué un travail de titan pour faire exploser le groupe des favoris et creuser l’écart sur Contador. « Contador reste l’homme à maîtriser, il est toujours très dangereux », confie après la course au micro de RMC Sport un Nibali prudent.
Même s’il laisse le Néerlandais de la Belkin Lars Boom s’envoler vers la victoire d’étape, l’essentiel n’était pas là pour lui. « Nibali a la capacité de creuser des écarts sur un Contador crispé sur son vélo, poursuit Cyrille Guimard. Il a fait l’étape parfaite, avec la présence d’équipiers impressionnants comme le Danois Fuglsang, deuxième au général ce soir. » Grand vainqueur de cette journée décisive, qui aura fait énormément de dégâts au sein du peloton, le champion d’Italie, vainqueur d’étape à Sheffield, préfère rester caché. On le comprend. Car avec une telle équipe pour défendre son maillot, El Pistolero devra dégainer en montagne.