Voeckler n’oubliera jamais

Thomas Voeckler - -
De la sueur. De la douleur aussi. Du soulagement et de la déception enfin. Thomas Voeckler aura tout vécu durant les trois semaines du Tour de France. Le maillot jaune, pendant dix jours. La crainte des concurrents. Et l’adhésion d’un public de plus en plus important, au point de parler même, vers la fin du périple du coureur d’Europcar, de « Voecklermania ». « Si on m’avait dit ça avant le début du Tour, j’aurais signé tout de suite, confiait ce week-end le héros du Tour, celui qui aura fait trembler les grands et touché le cœur des Français. Franchement, mentalement, je suis à bout. » Exténué le Voeckler ? Rien d’étonnant. L’intéressé a tout donné pour conserver la tunique dorée ravie à Saint-Flour.
« Quatrième du général, c’est quand même pas mal… »
Comme il le reconnait, il a couru d’une manière « jamais connue » dans le Tour de France. Quelque chose de « nouveau » pour lui. De quoi nourrir, forcément, quelques regrets à l’arrivée, même s’il égale la performance de Christophe Moreau, lui aussi au pied du podium en 2000. « Je ne l’ai pas fait par rapport à lui (rires). J’aurais aimé faire mieux. C’est dans l’Alpe d’Huez que j’ai perdu le podium… » Avant d’ajouter, souriant : « Dans cinquante ans, quand je serai sur le bord de la route avec ma femme, sans mes enfants qui en auront probablement marre de trainer avec leurs parents, je regarderai les coureurs passer et je me dirai : ‘finir quatrième au général, c’est quand même pas mal…’ ». Dimanche soir, c’est auprès de son équipe Europcar qu’il a célébré sa formidable épopée, sabrant, comme la tradition le veut, le champagne avec ses acolytes. Puis le héros du Tour s’est éclipsé avec son fils. Pour savourer au calme ces trois semaines de folie. Mais, à l’intérieur, avec une émotion toujours aussi vivace.