Triste fin pour Armstrong

Lance Armstrong - -
Dimanche 11 juillet. 8e étape du Tour de France. Une chute survient à l’arrière du peloton en ce début d’après-midi. Lance Armstrong est à terre. Après avoir heurté une bordure de trottoir, l’Américain a perdu le contrôle de son vélo. Deux de ses coéquipiers de RadioShack l’attendent. Après un changement de roue, le Texan repart énervé et écorché dans le bas du dos. C’est la deuxième fois de la journée que « le Boss » goûte au bitume. Une situation inhabituelle pour le septuple vainqueur du Tour.
Durant son règne sans partage (de 1999 à 2005), Armstrong a toujours été épargné. Mais cette étape entre Les Rousses et Morzine-Avoriaz le ramène sur terre. Une journée à l’image d’une saison 2010 marquée par les problèmes. Ce jour-là, le Texan de 39 ans termine à 11 minutes d’Andy Schlek, le vainqueur du jour. Son dernier Tour s’achève dans la douleur. Il n’y aura pas de huitième couronne. « Je suis très déçu, lâche-t-il à l’arrivée. C’est une mauvaise journée pour moi. Ça fait des années que je me bats pour gagner sur le Tour. Aujourd’hui, c’est difficile. »
Guimard : « Il était moins fort »
Beaucoup trop pour une légende en perte de vitesse. « Avec l’âge, on est de moins en moins adroit. Le sens de l’équilibre s’étiole un peu, note Cyrille Guimard, consultant pour RMC Sport. D’autre part, Armstrong est resté deux ans sans faire de compétition. Même s’il faisait des triathlons ou des marathons, il n’était pas dans la fournaise du peloton. Durant ses années fastes, il avait toujours cinq ou six équipiers autour de lui qui lui évitaient de prendre trop de risques. Lorsqu’on tombe autant de fois, ce n’est plus de la malchance. Lance était moins fort et peut-être aussi moins concentré. »
L’Américain va désormais se consacrer à sa fondation « Livestrong » (pour la lutte contre le cancer). Sans s’éloigner définitivement du peloton. Malgré l’annonce de sa fin de carrière, Armstrong, qui possède toujours une licence chez RadioShack, prendra part au Tour Down Under (Australie) fin janvier. Avant d’enchainer quelques courses en Californie. « Il a du mal à se passer de la compétition, remarque Guimard. Il le justifie par sa fondation, mais il touche aussi un contrat personnel et il prend quelques chèques beaux chèques à chaque fois qu’il se déplace. » Place maintenant au volet judiciaire. Une enquête pour savoir s’il s’est parjuré est aujourd’hui ouverte à son encontre aux Etats-Unis. Armstrong n’a pas fini de faire parler de lui.