RMC Sport

Astana ou le casse-tête de Nibali

Vincenzo Nibali

Vincenzo Nibali - AFP

Ce jeudi, l’UCI pourrait retirer la licence World Tour à la formation Astana. Si tel était le cas, Vincenzo Nibali pourrait donc manquer le prochain Tour de France, dont il est tenant du titre. A moins que l’Italien ne trouve rapidement une autre équipe, ce qui ne parait pas si simple…

Ce que dit le règlement

Si Astana perd sa licence World Tour à cause des multiples affaires de dopage la concernant ces derniers mois, Vincenzo Nibali pourrait bien ne pas prendre le départ du prochain Tour de France, dont il est le tenant du titre. Sans le précieux sésame, la formation kazakhe devra compter sur une éventuelle invitation des organisateurs de la Grande Boucle, ce qui paraît risqué. Mais si les trois membres de la commission des licences de l’UCI décident de retirer sa licence à Astana, les coureurs ne seraient pas tenus pour responsables des agissements de leur équipe et pourraient donc s’engager ailleurs. Une aubaine pour le vainqueur du dernier Tour ? Plutôt un casse-tête, à un peu plus de trois mois du départ de la Grande Boucle, le 4 juillet à Utrecht (Pays-Bas).

Quel est problème ?

Avec un salaire annuel de trois millions d’euros, Nibali aura beaucoup de mal à trouver une équipe capable de le payer, d’autant qu’elles ont déjà toutes bouclé leur budget. Selon un agent qui compte de nombreux coureurs français parmi ses clients, seuls un appel à de nombreux sponsors et quelques concessions salariales de Nibali pourraient lui permettre de rebondir cette saison. La puissante Sky pourrait par exemple avoir les moyens d’accueillir Nibali. Mais avec Christopher Froome et Richie Porte, difficile d’imaginer l’arrivée d’un troisième leader dans l’équipe. Quant à Etixx – Quick Step, son manager Patrick Lefévère, joint il y a quelques semaines par RMC Sport, affirmait que ce n’était « pas réalisable financièrement ».

L’équation comporte aussi deux autres inconnues. D’abord, Nibali accepterait-il de baisser son salaire pour rejoindre une équipe coûte que coûte ? Et viendrait-il seul, ou exigerait-il d’être accompagné par un ancien coéquipier d’Astana pour l’épauler ?

Quelles équipes pour l’accueillir ?

En plus de l’aspect financier, le dossier Nibali comprend une autre contrainte de taille et impossible à contourner. Les équipes sont limitées en nombre de coureurs sous contrat, en fonction des néo-pros qui les composent (0 néo-pro = 28 coureurs maximum / 1 néo-pro = 29 coureurs / entre 2 et 5 néo-pros = 30 coureurs maximum). La formation Tinkoff-Saxo, qui aurait pu s’offrir Nibali, a par exemple déjà atteint le plafond maximum. Et comme il est impossible de résilier le contrat d’un coureur en cours de saison (hors perte de la licence), il est impossible de recruter l’Italien. Idem pour Katusha. Restent alors BMC, Giant-Alpecin, Trek ou Cannondale, où des places seraient disponibles. Le « requin de Messine » sera peut-être obligé de revêtir l’un de ces maillots s’il veut à nouveau montrer les dents sur les routes du Tour de France.

AA avec LA