Cavendish avance masqué

Mark Cavendish - -
C’est une obsession. Un rêve fou. Deux ans après sa victoire à San Remo, Mark Cavendish se prépare dans son coin pour la Primavera. Avec la volonté de s’imposer. Sans grande réussite jusqu’à présent, le Britannique n’arrive pas dans la forme de sa vie sur la classique italienne. Comme en 2009, année où il gagnait devant Heinrich Haussler. « Il sait qu’il peut gagner une deuxième fois, témoigne Alan Peiper, son directeur sportif. Pour l’instant, nous ne sommes pas totalement sûrs de sa forme. Mais s’il peut passer le Poggio, il sera difficile à battre. »
Mais avant de penser au Poggio, encore faudrait-il accumuler les succès. Le sprinteur n’a en effet levé les bras qu’à une seule reprise depuis le début de la saison. C’était lors de la dernière étape du Tour d’Oman le 20 février dernier. Sur le Tirreno-Adriatico, il n’a pas suivi les meilleurs dans l’ascension du Poggio alla Croce. Et quand Farrar s’est envolé vers la victoire lors de la 2e étape, il s’est relevé avant même d’avoir à lancer le sprint. « Il a connu quelques chutes », plaide Peiper. Deux fois sur le Tour Down Under, une fois au Qatar cette année, plus en Romandie et en Suisse l’année dernière… Cavendish peine à rester sur son vélo.
Son directeur sportif : « Il est difficile à manager »
Même si on le dit moins contrarié lorsqu’il ne s’impose pas, le coureur HTC-High Road continue de viser les victoires à chaque fois qu’il s’aligne sur une course. Ces quinze étapes sur le Tour de France, six sur le Giro et quatre sur la Vuelta en témoignent. Mais la menace de Hushovd, Farrar ou Haussler se fait de plus en plus sentir. « Je me sens un peu fatigué, mais ça va. Je me concentre sur ma forme et pas sur les autres coureurs », lâche le principal intéressé.
Toujours est-il qu’en 2009, Cavendish comptait quatre victoires au même moment de la saison. Et il n’avait même pas pris part au Tour Down Under en tout début de saison. Alors il s’adapte et voit ses coéquipiers gagner. Comme Tony Martin sur Paris-Nice dimanche dernier. La comparaison entre les deux hommes fait d’ailleurs sourire Alan Peiper. « Mark est difficile à manager. Bien plus que Tony, rigole-t-il. Comme les jeunes garçons, il faut de temps en temps le remettre à sa place. Il aime bien se montrer, être vu. Mais je crois que le cyclisme a besoin de ce genre de garçon. Ça fait aussi les champions. »