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La folle tournée des Critériums

Après le Tour de France, ces courses folkloriques permettent aux coureurs d’engranger beaucoup d’argent.

Lisieux, Castillon-la-Bataille, Dijon, des noms qui sentent le cœur de l’été quand il reste encore quelques merguez et quelques bières au frais. Celles qu’on n’a pas pu finir après les trois semaines du Tour de France. Pas grave, les critériums arrivent. Le début d’une autre grande boucle pour les coureurs, plus tranquille, plus sympa, très rémunératrice aussi.
Hier soir, c’était le critérium de Dijon auquel participait entre autres Christophe Le Mével, 10e du Tour et premier Français, et l’Italien Rinaldo Nocentini, maillot jaune pendant huit jours. « C’était difficile de joindre les deux bouts avec la conjoncture économique », explique Bernard Mary, le président du SCO Dijon qui organise le critérium dans la cité de Côte d’Or. Heureusement, la mairie met la main à la patte et finance largement la logistique. Cela lui laisse plus d’euros dans sa petite cagnotte pour les primes, le sel des critériums. « Les coureurs touchent un cachet pour honorer leur contrat ça va de 500 euros pour les plus petits jusqu’à 5000 euros pour les stars », lâche Mary. Par exemple, le portable de Christophe le Mével a chauffé après son superbe Tour de France.
Les courses en elles mêmes n’ont pas un grand intérêt sportif. A chaque tour, celui qui passe la ligne d’arrivée en premier, touche un petit pécule. Mais souvent on s’arrange entre pros. A toi, à moi. Petites affaires entre amis pour un panier garni : « Financièrement c’est intéressant mais on vient aussi pour l’ambiance car on est plus proche du public, explique Le Mével, je viens avec ma femme, je prends ça comme des semi-vacances. C’est sans pression qu’on dispute ces courses. »C’est l’occasion de voir et même de papoter avec les cyclistes pour le public. Une rencontre entre les forçats de la route et la France qui travaille. En France, il n’y a pas un radis à débourser pour voir la course, contrairement aux prestigieux critériums néerlandais dans lesquels chaque spectateur doit se délester de 15 euros pour admirer Contador et compagnie.

La rédaction - Morgan Maury