
Paris-Nice : le beau coup (double) de Tony Gallopin
C’était l’une des deux étapes reines de ce Paris-Nice, 184,5 kilomètres entre Vence et Nice parsemés de six cols (dont trois de 1re catégorie). Et elle a sacré un roi français. Avec gloire et panache. Vainqueur sur la Promenade des Anglais après un raid solitaire de 30 kilomètres, Tony Gallopin fait coup double ce samedi après-midi : victoire d’étape, la première tricolore sur cette édition, et maillot jaune de leader du général. Le tout à 24 heures de l’arrivée d’une épreuve qui n’a pas inscrit un Français à son palmarès depuis… Laurent Jalabert en 1997. Une double portion de bonheur glanée au courage, à la pédale, en résistant à un groupe de poursuivants après avoir lâché tout le monde dans la dernière montée. En sachant profiter de la fenêtre de tir offerte par les difficultés de Kwiatkowski, désormais ancien leader.
« Quand j’ai vu que Michal n’était pas au mieux, je me suis dit que c’était l’opportunité d’y aller, a expliqué le coureur de l’équipe Lotto au micro de RMC. Mais c’était vraiment très long jusqu’à l’arrivée. Je savais que la plupart des 25 derniers kilomètres étaient en descente, donc c’était quand même un avantage. Après la Turbie, j’ai entendu que c’était tombé derrière (les Sky Richie Porte et Geraint Thomas ont chuté dans la descente, ndlr), je connaissais le parcours par cœur et je me suis encore dit qu’il fallait foncer. C’est une grosse satisfaction et une grande joie. C’est formidable. Aller chercher cette victoire d’étape, c’est déjà extraordinaire. Mais prendre le maillot jaune en plus, on ne pouvait pas rêver mieux. »
Gallopin : « 36 secondes d’avance, c’est beaucoup et peu à la fois »
Vainqueur d’étape et porteur du paletot de leader sur le Tour de France 2014, le lauréat de la Clasica San Sebastian 2013 et de la Coupe de France 2011 n’est plus qu’à dix kilomètres d’un succès de grand prestige. 9,5 bornes exactement, soit la longueur du chrono du col d’Eze au programme ce dimanche pour conclure Paris-Nice. Où Gallopin, 26 ans, tentera de conserver son pécule d’avance au général : 36 secondes sur Porte et 37 sur Kwiatkowski. « C’est beaucoup et peu à la fois, estime le Français. Il va falloir avoir de super jambes et limiter au maximum. Si je peux aller chercher la victoire finale, ce sera formidable. Sur le papier, c’est possible. Mais il faut déjà récupérer des efforts du jour car la fatigue est présente. Ensuite, il faudra que je fasse ma montée sans m’occuper des autres et que je gère au maximum pour garder même une seule seconde d’avance. »
Mission impossible ? Bien au contraire. « Ça peut tenir, c’est évident, juge Cyrille Guimard, membre de la Dream Team RMC Sport. On va dire qu’il a fait des efforts énormes sur la dernière heure de course, c’est vrai, mais les autres n’étaient pas mieux car ils perdaient du temps. Tony Gallopin, qui est quand même aussi un spécialiste du contre-la-montre, a réalisé un exploit tel qu’on peut difficilement imaginer qu’il explose demain dans la montée du Col d’Eze. Sa victoire dans Paris-Nice est possible. » Le successeur du panda Jalala est peut-être enfin arrivé.