Valverde de retour vers le futur

Alejandro Valverde - -
Tel un bras d’honneur adressé aux Français et aux Guignols, c’est le repenti espagnol Alejandro Valverde qui a remporté ce mardi la 3e étape de Paris-Nice. Une savoureuse revanche pour le leader du Team Movistar dont la mère patrie, l’Espagne, a été successivement attaquée ces derniers mois par Yannick Noah, puis les marionnettes en latex de Canal +, sur les pratiques supposées (et parfois avérées) dopantes des sportifs ibériques.Impliqué dans l’affaire Puerto, Valverde, qui vient de purger deux années de suspension, a eu droit à un accueil glacial de la part du public français, ce mardi matin à Vierzon, lors de la traditionnelle présentation des équipes.
Mais pas de sifflets, en revanche, à l’arrivée jugée au Lac de Vassivière. Quant à son retour au sein du peloton, l’ancien numéro 1 mondial (entre 2006 et 2008) n’a pas eu à se plaindre d’attaques en règle ou d’attitudes déplacées. « Non, je n'ai eu aucun problème, a-t-il confié à RMC Sport. Je crois qu'au final, tout le monde est content que je sois là. Les coureurs, mais aussi les spectateurs. Je veux remercier tous les gens qui m'ont apporté leur soutien et qui continuent de le faire. Je me sens vraiment accepté par le peloton. C'est le plus important. Je n'ai jamais eu le moindre problème. Ils sont tous heureux. Et moi, je suis content d'être là et en plus, je gagne ! » Et plutôt quatre fois qu’une !
Bataille de manivelles avec Gilbert
Depuis son retour en janvier dernier, le vainqueur du Tour d’Espagne 2009 a déjà épinglé une victoire d'étape sur le Tour Down Under, une autre sur le Tour d'Andalousie (assortie du classement général), et donc une dernière sur Paris-Nice. En attendant d’autres, qui ne devraient pas tarder à tomber dans son escarcelle tant l’Espagnol semble ne rien avoir perdu de sa superbe. Quitte à susciter l’étonnement voire l’interrogation de certains suiveurs, surpris par ce retour supersonique.
« S’il dérange, qu’on vienne nous le dire, s’insurge Yvon Ledanois, directeur sportif du Team Movistar. Pour moi, c’est un coureur comme les autres. Il a une licence, il a droit de courir. Quand vous vous faites prendre sur l’autoroute, que vous perdez vos points et qu’ensuite vous les récupérer, vous avez le droit de conduire. Il faut donc arrêter de parler du passé. Il a bien travaillé, sinon il n’en serait pas là aujourd’hui. »
A bientôt 32 ans, Valverde, déjà lauréat de deux Liège-Bastogne-Liège et une Flèche Wallonne, sera à n’en pas douter le principal rival de Philippe Gilbert sur les classiques ardennaises, le Belge ayant réalisé l’an passé le triplé historique « Liège-Flèche-Amstel ». L’Espagnol n’a pas fini de (re)faire parler de lui…