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Vers un bras de fer Boonen-Cancellara ?

Boonen-Cancellara

Boonen-Cancellara - -

La 96e édition du Tour des Flandres, qui se dispute ce dimanche (10h) sur un tracé remanié, devrait accoucher d’un duel au sommet entre Tom Boonen et Fabian Cancellara. Sylvain Chavanel, deuxième l’an passé, est un sérieux outsider.

Un parcours différent

Si le peloton s’élancera, comme d’habitude, de Bruges pour avaler les 255 kilomètres de course, il ne franchira plus la ligne d’arrivée à Meerbeke mais à Audenarde. Un changement important puisqu’il modifie dans les grandes largeurs le tracé de l’épreuve. Exit le célèbre Mur de Grammont et le Bosberg, les deux dernières difficultés du Tour des Flandres depuis 1973. Ces deux obstacles cèdent leur place au Vieux Quaremont (2km pavés à 11% de pente max) et au Paterberg (360m pavés à 20% de pente max), qui seront gravis à trois reprises. « Les monts, on les connait, lâche Sylvain Chavanel. C’est l’approche qui va être différente cette fois. »

Boonen-Cancellara, forcément

Le Belge a brillé en 2005 et 2006. Il peut légitimement viser la passe de trois, et égaler Johan Museeuw, Achiel Buysse, Eric Leman et Fiorenzo Magni, eux aussi triples lauréats. Son début de saison fracassant (7 succès, dont le GP E3 Harelbeke et Gand-Wevelgem) plaide largement en sa faveur. Le grand favori de ce Tour des Flandres, c’est bien Tom Boonen (Omega-Pharma-Quick Step), en terrain conquis ce dimanche. « Je suis dans la peau de Cancellara l’année dernière (le Suisse, grand favori, avait terminé 3e, ndlr) » assure « Tornado Tom ». Justement, « Spartacus » (RadioSchack-Nissan-Trek) sera encore favori cette année. Le lauréat 2010 reste sur une deuxième place, il y a une quinzaine de jours, sur Milan-Sanremo. Et aura le mors aux dents.

L’égoïsme de Chavanel

L’année dernière, son attentisme lui avait coûté le sprint et la victoire finale. Cette fois, Sylvain Chavanel est prévenu. Le récent vainqueur des Trois Jours de la Panne est en pleine forme. Le duel au sommet attendu entre Boonen et Cancellara peut lui profiter. A condition qu’il ait sa carte à jouer. « Le leader, c’est toujours Tom. Sylvain est plus en deuxième ligne » confie le directeur sportif d’Omega-Pharma, Wilfried Peeters. Une victoire du Français aurait un formidable retentissement, vingt ans après le succès de Jacky Durand, dernier Tricolore à briller sur les routes flandriennes.

Vraiment mort pour Gilbert ?

Derrière Boonen, Cancellara et Chavanel, les outsiders se bousculent. Filippo Pozzato (Farnese-Vini) notamment, souvent bien placé, jamais gagnant. L’Italien, 6e du dernier Milan-Sanremo, compte sur sa nouvelle équipe pour tirer son épingle du jeu. Particulièrement affûté, Alessandro Ballan (BMC), vainqueur en 2007, pourrait s’accommoder du nouveau parcours. Les jeunes Peter Sagan (22 ans, Liguigas), 4e de Milan-Sanremo, 2e du Gand-Wevelgem et Sep Vanmarche (Garmin-Barracuda), qui a réussi à surprendre Bonnen lors du Hiet Nieuwsblad, auront aussi leur mort à dire. Pas Philippe Gilbert ? « Le Cannibale des classiques » en 2011 n’a toujours pas remporté le moindre succès cette saison. Troisième de l’épreuve en 2009 et 2010, il reste sur une vilaine chute à Milan-Sanremo. « Il ne faut jamais enterrer un tel coureur, assure Chavanel. Mais une semaine, c’est très peu pour retrouver une bonne condition. »

Alix Dulac avec Georges Quirino