Voeckler brise la malédiction

Thomas Voeckler - -
Il commençait à trouver le temps long. Souvent placé, jamais gagnant, Thomas Voeckler aura dû patienter huit ans avant de remporter une étape sur Paris-Nice. Le champion de France a mis fin à la malédiction ce mercredi dans les monts du Beaujolais, au terme d’une échappée amorcée dès le sixième kilomètre. « Depuis 2003, je n’ai loupé qu’une édition de Paris-Nice, glisse l’Alsacien. Mais je n’avais jamais gagné. J’ai vraiment savouré. C’est court à raconter mais très long à vivre. On est parti tôt. L’étape faisait 200 km (191 exactement). Il fallait rouler vite. On a essayé de gérer au mieux pour garder des forces sur le final. Ça s’est joué à pas grand-chose. »
En remportant cette quatrième étape à Belleville-sur-Saône (Rhône), Voeckler a d’ores et déjà réussi son édition 2011. C’est donc sans pression qu’il abordera les prochains jours de course. « Je voulais finir sans avoir de regrets, assure le double vainqueur d’étape du Tour de France (2009 et 2010). Paris-Nice, ça passe vite. Il y a quelques années, j’avais déjà failli gagner à Limoges lors d’une échappée. Aujourd’hui, j’aurai pu me faire rattraper. Finalement, ça a marché. Ça fait du bien. »
« Je n’ai aucune chance remporter Paris-Nice »
Beaucoup de bien même pour une équipe qui a longtemps cru devoir mettre la clé sous la porte, avant qu’Europcar n’accepte de reprendre le flambeau. En grande partie grâce à la présence de Voeckler. Un coureur atypique, grande gueule, devenu l’un des chouchous du public français après avoir endossé le maillot jaune sur le Tour 2004.
Porté par la ferveur populaire, le coureur de 31 ans, deuxième au général, peut-il maintenant aller chercher la victoire finale ? « J’ai envie de gagner, comme tous les coureurs au départ. Mais je ne me prends pas pour un autre, tempère le natif de Schiltigheim. Je n’ai aucune chance de remporter Paris-Nice avec le contre-la-montre de 27 km de samedi. Je ne manque pas d’ambition mais je suis assez lucide. Je vais quand même essayer de faire autre chose d’ici la fin de semaine. »