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Voeckler : « Mes victoires, je ne les dois qu'à moi-même »

Thomas Voeckler

Thomas Voeckler - -

Vainqueur de deux étapes de Paris-Nice l’année dernière, le héros du Tour de France 2011 attaque la Course au Soleil ce dimanche avec une ambition raisonnée. Il cherchera à faire des coups, pour encore enrichir son palmarès.

Thomas, comment vous sentez-vous avant le départ de Paris-Nice ce dimanche ?

Ça va. L’hiver a été conforme aux autres années. Même si elles ne ressemblent pas forcément au niveau des résultats, en ce qui concerne mon approche de la saison, c’est assez commun. Ce n’est pas parce que ça s’est très bien passé pour moi en 2011 que j’allais changer quelque chose. Il y a eu un petit contretemps avec la météo et le grand froid. Mais ma condition est acceptable. Je ne suis pas à 100% mais l’être début mars, c’est difficile.

Estimez-vous être en retard ?

Non. J’avais dit ça en décembre et ça avait été repris un peu partout. Mais l’année dernière, j’avais eu de la réussite, de la chance, pour gagner des courses alors que je n’étais pas encore à 100% que ce soit au niveau du poids ou de la condition physique. Je n’essaye pas de comparer d’une année sur l’autre. C’est le meilleur moyen de se planter. 2011, c’était extraordinaire, mais c’est derrière moi. Je regarde devant. Je prends du recul. Ce n’est pas une science exacte. Je ne joue pas ma saison sur Paris-Nice mais je suis motivé.

Est-ce une course qui vous plaît ?

Oui. Je la fais depuis 2003, sauf en 2008. C’est le premier gros rendez-vous. Ça fait deux mois qu’on est sevré de compétition internationale. Il y a toutes les meilleures équipes du monde au départ. Il y a des retombées médiatiques dont sont toujours friands les sponsors. Il y a de la pression. C’est bien. Moi, ce que j’aime dans le vélo, c’est la compétition.

« Je voulais être tranquille dans mon petit village »

Avez-vous un objectif pour ce Paris-Nice, après vos deux victoires d’étapes l’année dernière ?

J’ai regardé un petit peu le parcours. Je n’arrive pas dans l’inconnu. Mais c’est toujours difficile de cibler. Sur le Tour de France, j’ai gagné deux étapes. L’une était pour les sprinteurs, l’autre pour les purs grimpeurs, là où je n’aurais jamais pensé gagner. La logique n’est pas toujours respectée. Je fais à l’instinct. Des fois, ça fait faire des conneries. Je fais comme j’ai envie. J’attends de sentir le truc et je fais en fonction des jambes.

Aurez-vous cette année plus de difficultés à vous échapper, avec votre statut ?

Bien sûr. J’aurai sans doute moins de liberté. Mais l’année dernière, et je ne vais pas faire de la fausse modestie, les courses que j’ai gagnées n’étaient pas celles où on ne se méfiait pas de moi. Je suis allé les chercher. Je ne les dois qu’à moi-même. Si je suis plus surveillé, il faudra que je trouve les moyens pour me dépêtrer de tout ça. Les résultats n’en seront que plus savoureux. Mais je n’en fais pas une obsession. Je ne serais pas dépressif si ça marchait moins bien.

L’enthousiasme autour de vous s’est-il calmé ?

C’est un petit peu retombé. Il faut être honnête. Il y avait moins de monde autour du bus la semaine dernière qu’au mois d’août dernier. Je sens qu’il y a toujours de la sympathie pour moi. Ça fait plaisir. Ce n’est pas mon but quand je fais du vélo d’être apprécié. Mais si les gens aiment et m’encouragent, je ne vais pas dire que ça ne fait pas plaisir. Bien au contraire. Il est clair que je ne pourrais pas supporter sur le long terme un niveau de popularité comme en sortant du Tour de France. Je n’ai rien à cacher, je vis simplement. Mais ce n’est pas ma personnalité. J’ai fait passer le message que je voulais être tranquille dans mon petit village et ça a été bien respecté !

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Martin face à la menace Valverde|||

Les choses sérieuses vont enfin pouvoir commencer. Pour la première grande course à étapes de la saison en Europe, Paris-Nice (4-11 mars) propose un plateau des plus relevés. Et malgré le retour des températures clémentes sur l’Hexagone, les coureurs n’auront pas le temps de se prélasser. Avec un contre-la-montre dès le départ de Dampierre-en-Yvelines, les prétendants à la victoire finale vont se mesurer d’entrée. Vainqueur la saison dernière, Tony Martin part favori à sa propre succession. Le leader de l’équipe Omega Pharma-Quick Step devra toutefois se méfier d’Alejandro Valverde, de retour après une suspension de deux ans et vainqueur de la Ruta del Sol en début de saison.

Le puncheur de la Movistar pourrait profiter de l’arrivée à Mende, au sommet de la montée Laurent Jalabert, pour prendre les commandes. La dernière étape, un chrono d’une dizaine de kilomètres avec une arrivée en haut du mythique col d’Èze, servira de juge de paix pour la victoire finale. Si Levi Leipheimer ou Bradley Wiggins se battront eux aussi pour la gagne, les frères Schleck, et notamment Andy, viendront peaufiner leur préparation. Côté français, si Jérôme Coppel, Sylvain Chavanel ou Arnold Jeannesson viseront une bonne place au général, Thomas Voeckler, dans une forme encore incertaine, tentera d’accrocher une étape.