Oui, Football Manager peut prédire l’avenir et on vous dit comment

Réputé pour la qualité de ses notes et de sa perception du potentiel intrinsèque des joueurs depuis sa création, le jeu de gestion Football Manager a également franchi un cap ces dernières années : le hit pensé et développé par Sports Interactive s’efforce également, aujourd’hui, d’anticiper le scénario des différentes compétitions de la saison… avec un fort taux de réussite.

L’individu est grand, toujours souriant, poli, assez réservé mais pas au point de rougir ou de s’éteindre au moment de répondre à l’appel d’une conservation. Encore moins lorsque celle-ci concerne Football Manager (qui sort ce vendredi 4 novembre pour la version 2017) et le fameux travail de prédiction entamé par la référence du jeu de gestion de football ces dernières années. Si Tom Davidson ne refuse jamais de répondre à une question sur le sujet, c’est parce que c’est lui, l’homme qui fait ces fameuses prédictions et s’amuse à déceler à l’avance le vainqueur de telle ou telle compétition ainsi que son meilleur buteur.

L’homme est affable alors on le titille d’entrée sur le dernier Euro, où Football Manager voyait la France l’emporter avec panache et… Alexandre Lacazette truster les charts devant les buts. « Oui, c’est vrai, nous avions vu que la France gagnerait l’Euro, nous confie le jeune Britannique. On s’est également trompé sur Lacazette. On pensait qu’il ferait un très bel Euro et il n’a finalement pas été pris. Cela aurait été intéressant de savoir ce qu'il se serait passé s’il avait été retenu. Mais c’est du foot et on ne peut pas tout prévoir. A la Coupe du Monde 2014 on avait prévu par exemple Argentine-Brésil en finale, et il y a eu le 7-1 pour l'Allemagne en demi-finale. Ce n'est pas la fin du monde si on a faux car c'est la beauté du foot, on nous aurait pris pour des fous si on avait prédit ça.» Certes, mais quand Tom Davidson se colle à l’exercice, il passe tout de même rarement au travers.

« On avait prédit le transfert de Pogba et ses difficultés »

« Oui, par chance on a plus eu raison que tort, se félicite l’intéressé. Tous les ans, nous faisons une prédiction sur le classement final de la Premier League. Nous avions raison toutes les années sauf la saison dernière avec Leicester, qui était imprévisible. Je n'étais pas énervé que Leicester soit champion, c'est l'histoire du football. On les voyait finir troisièmes et sur ça, on a été meilleur que les autres. On a prédit aussi le classement entier des playoffs de MLS en 2014, certains tournois majeurs, le titre de champion du PSG, la bonne saison d’Angers, le fait que Lyon se rapprocherait du titre ou encore le transfert de Paul Pogba et les difficultés de son positionnement. »

Pour tomber juste, le procédé est précis, minutieux. On ne badine pas avec l’avenir. « On publie surtout les prédictions entre octobre et novembre mais on commence dès le mois d’août à les faire. On utilise la base de données, la plus grande dans le monde avec près de 50 000 joueurs, détaille Tom. On simule les vrais transferts, on prend en compte les blessures et la forme des équipes. On laisse le jeu faire pendant plusieurs mois et on voit ensuite les résultats, qui est champion, relégué, meilleur joueur, meilleur buteur, passeur. Pour être sûr d’avoir la bonne, on peut aller jusqu’à reproduire cinq fois la prédiction, car parfois un joueur majeur se blesse et cela change tout dans le jeu. »

« Coman sera le meilleur joueur français de la saison »

S’il est rompu, l’exercice n’est pas moins périlleux. « Oui il y a quand même pas mal de pression, surtout quand on simule le classement, précise cet analyse de données chez Sports Interactive. C’est important qu’elles soient bonnes, surtout pour notre image. Les fans mettent la pression. Heureusement que l'on a bon (rires). » La réussite appelle la réussite. « Quand on a commencé à les faire il y a 4 ans, on ne penserait pas que cela deviendrait aussi connu, assure Tom. Mais quand on a commencé à avoir bon, tout le monde s'y est intéressé. » La France donc mais aussi le championnat américain, australien, suédois… Désormais, ce sont 50 demandes de simulations qui atterrissent sur la boite mail de Tom. Et autant qui finiront ensuite publiées sur la Toile… comme notre chère Ligue 1.

« Vous savez, pour la prochaine saison, je vais vous dire deux choses. Nice se débrouille bien. Ils vont continuer leur bon début de saison. Et malgré l’absence d’Ibrahimovic et le changement de coach, le PSG va finir champion. » Mouais, mais encore Tom ? « On a simulé l’avenir de Marseille sur plus de 10 ans. L’OM s’en sort bien. Pas cette saison mais dans 2 ou 3 ans, nous les verrons en bonne forme. Si vous commencez avec Marseille mais pas tout, tout de suite. Cela va prendre quelques années, comme le PSG. Vous allez devoir travailler un peu plus pour avoir des stars. » Ok, il faudra donc attendre un peu pour bénéficier de l’effet McCourt sur le classement. Et pour la révélation française de la saison ? « Ca va se jouer entre Coman et Dembele. Le meilleur, ce sera Coman. Mais vous ne l’aurez pas car il est dans l’un des meilleurs clubs au monde. En tout cas, la France à la Coupe du monde 2018 sera belle à voir jouer. » Cette fois, Tom n’a pas voulu nous dire si Alexandre Lacazette ferait partie de l’équipe.

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Alix Dulac (à Londres)