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Porte-drapeau : Flessel plébiscitée par ses pairs

Laura Flessel

Laura Flessel - -

Réunis mercredi au siège du Comité olympique français à Paris, à l’occasion des célébrations marquant les 100 jours avant les Jeux Olympiques, les athlètes français verraient bien la Guêpe porte-drapeau des Bleus à Londres. Même si elle n’est pas encore qualifiée…

Il a fallu les cuisiner un peu mais les athlètes français ont fini par donner leur préférence. Dans une ambiance très bon enfant où l’on a vu Teddy Riner amuser la galerie et Gwladys Epangue taquiner Grégory Baugé sur son « look stylé », les qualifiés pour les XXXes Jeux d’été n’ont pas offert beaucoup de résistance, dans les locaux du CNOSF, avant de se dévoiler. Si le porte-drapeau de l’équipe de France olympique devait initialement être désigné ce mercredi (il le sera finalement le 10 juin lors de la finale de Roland-Garros), Laura Flessel l’aurait emporté. Pas haut la main, parce que la concurrence est relevée, mais quand même au premier tour.
Face au handballeur Nikola Karabatic, au nageur Alain Bernard, au vététiste Julien Absalon ou à la judokate Lucie Décosse, la Guêpe a fait son miel. « Je vais faire la pro-féministe, une femme !, s’enthousiasme la double championne du monde de judo Gévrise Emane. Il y a quatre ans c’était Tony (Estanguet), c’était magnifique d’ailleurs. Là, ce serait bien si ça pouvait être une femme, non ? » Oui, répond le pistard, triple champion du monde, Grégory Baugé, pour qui le choix est évident. « Laura, parce que c’est une icône du sport français et qu’elle est mondialement connue. » Idem pour Salim Sdiri, le recordman de France du saut en longueur (8m42), qui avance pour le coup une raison… surprenante. « Laura, parce qu’elle a l’habitude de tenir les épées, comme ça elle ne fera pas tomber le drapeau ! » L’argument peut surprendre mais au final, c’est la Guadeloupéenne qui peut rigoler.

Pérec, dernière porte-drapeau féminine en 1996 à Atlanta

Les autres prétendants ne se sont pas complétement lâchés pour autant. Le sabreur Bolade Apithy vote pour une femme mais plutôt en faveur de la médaillée olympique et triple championne du monde de judo Lucie Decosse, parce que « c’est une grande championne ». Mais qu’en pense l’intéressée ? « Je ne me suis pas présentée mais si le CNOSF veut que ce soit moi, j’y réfléchirai. » La licenciée du Lagardère Paris Racing juge en tous cas que ce serait bien que ce soit une représentante de la gente féminine. « Depuis Marie-Jo (Pérec) ça fait longtemps, non ? » Oui, seize ans, c’était à Atlanta. Au siècle dernier.
La handballeuse, deux fois vice-championne du monde Allison Pineau, verrait bien, elle, « Teddy (Riner) parce qu’il est de la Guadeloupe ou Niko (Karabatic) parce qu’il représente mon sport. » L’Expert a sa chance, mais pour le quintuple champion du monde de judo, c’est exclu. Riner a décliné, préférant se consacrer aux Jeux. La pistarde Clara Sanchez-Henriette ne verrait aucun problème à défiler derrière Flessel. « Je suis surpris que le nom d’Absalon ne sorte jamais, il est quand même double champion olympique, mais Flessel le mériterait amplement. » C’est Claude Onesta, le sélectionneur des handballeurs, qui a le mot de la fin. Et pas forcément politiquement correct… « Je trouve présomptueux de faire acte de candidature. » Et pan pour Alain Bernard ! Allez, Tony Estanguet, qui a officié en 2008, refait asseoir tout le monde pour la photo. « Il y a de grands noms, assure le double champion olympique de canoë monoplace. Je ne suis pas inquiet. Quoi qu’il arrive, je donnerai le drapeau à une valeur sûre. » Et très attendue.

Louis Chenaille (avec P.T, R.M.)