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A la FIFA, c’est la guerre

Joseph Blatter

Joseph Blatter - -

A deux jours de l’élection du nouveau président de la FIFA, l’ambiance n’a jamais été aussi délétère au sein de l’instance internationale. Mais si les uns et les autres se rendent coup pour coup, rien ne semble entraver la perspective d’un quatrième mandat de Joseph Blatter.

Mercredi, sauf accident, Joseph Blatter devrait être reconduit à son poste de président de la FIFA pour la période 2010-2015. Une issue d’autant plus logique que l’actuel tenant du poste est le seul candidat à sa succession. Mais le quatrième mandat du Suisse est d’ores et déjà entaché d’un scandale qui déchire l’instance internationale en son sein. Si Blatter est seul à briguer le pouvoir, c’est parce que son opposant, le Qatari Mohammed Bin Hammam, est hors-jeu, suspendu pour fraude au scrutin électoral.

Le président de la Confédération asiatique aurait monnayé, début mai, des votes de la part de la Confédération des Caraïbes en sa faveur, lors d'une réunion à Trinidad et Tobago. L’histoire aurait pu s’en tenir là. Sauf qu’elle a pris un nouveau rebondissement lundi, après les lourdes accusations du vice-président de la FIFA, Jack Warner, lui aussi suspendu dans la même affaire.

Blatter nie toute crise

Ce dernier a tout simplement lâché une nouvelle bombe, vingt-quatre heures après avoir dénoncé un don d’1 million de dollars de Josep Blatter à la CONCACAF. Warner a révélé ce lundi que le secrétaire général de la FIFA et bras droit de Blatter, Jérôme Valcke, avait reconnu que le Mondial 2022 avait bel et bien été acheté par les Qataris. « Peut-être qu'il pensait qu'il pouvait acheter la Fifa comme ils (ndlr, les Qataris) ont acheté le Mondial », voici l’extrait de l’email échangé par Valcke et que dévoile Warner aujourd’hui. « M. Warner a publié un email que je lui ai envoyé, a immédiatement répondu Valcke par communiqué. J'ai peut-être utilisé dans ce mail un ton plus léger, moins formel. Je voulais parler de la puissance financière du Qatar mais je ne voulais pas faire référence à des achats de voix. »

Trop tard, la polémique est lancée. Valcke fragilisé. Et Blatter avec ? Non, à en croire le Suisse. « Une crise? Qu'est-ce qu'une crise? Le foot n'est pas en crise… Il y a seulement des difficultés. Il faut combattre les démons, il y a une mauvaise situation, mais il y aura un congrès électif mercredi et la famille du foot, si elle veut restaurer la crédibilité de la Fifa, pourra le faire avec moi. » Certains détracteurs ont d’ores et déjà soulevé le parallèle entre les élections et la suspension de Bin Hammam. Ambiance…

A.D