Affaire des quotas : les enquêteurs à pied d’œuvre

Après un week-end marqué par de nouvelles révélations à charge contre le football français, la FFF et le ministère des Sports ont commencé à enquêter. Les conclusions sont attendues dès lundi prochain.

Quatre jours après le début des révélations de Mediapart, l’heure est aux investigations. Nommé dimanche par la ministre des Sports à la tête de la commission d’enquête qui devra lever le voile sur les supposés propos discriminatoires de la DTN et de Laurent Blanc, l’homme politique, Patrick Braouezec, a rencontré lundi la ministre et le directeur-général de la FFF, Alain Resplandy-Bernard. Demain, l’« inspecteur » Braouezec, qui avait déjà officié à la tête de la commission d’enquête autour du fiasco sud-africain, commencera à auditionner les dix-huit membres présents à la fameuse réunion du 8 novembre où il aurait été question de « quotas » ethniques pour limiter les Noirs et les Arabes dans les sélections tricolores. Le DTN François Blaquart, suspendu provisoirement, devrait faire partie des premières personnes auditionnées.
En parallèle, trois représentants de l’Inspection générale de la Jeunesse et des Sports ont commencé lundi à éplucher tous les documents écrits ou autres et épauleront Braouezec dès mardi dans son travail d’audition. A l’issue de cette « mission d’inspection », ils devront rendre leurs conclusions lundi, soit assez vite au vu de l’ampleur qu’a pu prendre cette affaire.
A l’issue du rapport, l’IGJS décidera s’il y a lieu de transmettre les éléments de l’enquête au Parquet. La loi de lutte contre les discriminations de 2001 considère comme un délit passible de sanction pénale la mise en place de quotas. La loi interdit en effet tout refus d'accès à un service ou à une formation en fonction de la nationalité, de la religion et de la couleur de peau.

Jouanno : « Je n’ai pas demandé la suspension de Laurent Blanc »

En attendant, Laurent Blanc soigne ses maux en Italie. Le sélectionneur s’est entretenu avec Chantal Jouanno et selon cette dernière lui est apparu « très malheureux ». Attaqué indirectement par Lilian Thuram, le Cévenol peut compter sur la ministre qui a pris sa défense : « Je n’ai jamais voulu sa suspension, il a toujours prôné la diversité. »
A la FFF, l’ambiance est plombée par la présence d’une prétendue « taupe » qui aurait informé Mediapart. « Je n’ai pas aimé la méthode, a d’ailleurs précisé la ministre. Il y avait d’autres voies de recours pour manifester son opposition : la Fédération ou le ministère. » Mardi Braouezec et les inspecteurs de l’IGJS devraient y voir déjà un peu plus clair.

Louis Chenaille (avec J.R, S.O., L.B., V.S.)