
Arrêt des championnats: des clubs amateurs alertent Maracineanu pour s'opposer à la FFF
L’appel des clubs amateurs n’a pas été entendu. Leurs revendications, portées par l’Association française de football amateur, n’ont pas trouvé de traduction dans les faits, pas assez au goût de son président Eric Thomas en tout cas, ni de Patrick Gonzalez, l’homme qui préside à la destinée du petit club de l’AS Saint Priest.
Après s’être donc adressé sans succès au président de la Fédération française de football Noël Le Graët, le duo a écrit vendredi matin à la ministre des Sports Roxana Maracineanu, avec l’espoir d’être enfin écouté. Les deux hommes, dont l'un - Eric Thomas - a été candidat à la présidence de la FFF, sont très en colère, "parce que la FFF est en train de tuer le football".
"Ce 16 avril, avec l’arrêt des championnats amateurs, le Comité exécutif de la Fédération Française de Football a décidé de confirmer, au mépris de l’équité, le principe des descentes sportives à l’issue d’une saison inaboutie, déplorent Patrick Gonzalez et Eric Thomas. Ces relégations n’ont aucun sens dans le contexte actuel. Ce 16 avril est un jour noir pour le football français et aujourd'hui, les bénévoles du « foot d’en bas » sont en colère."
Un budget dédié au foot amateur doit être décidé
Les contestataires demandent que les instances soient "au service des clubs" et non l'inverse. "La FFF prétend verser 86 millions d’euros par an en faveur du football amateur, mais si c’était vraiment le cas, les clubs s’en seraient rendu compte, écrivent-ils. Or, à l’inverse, ce sont nos 1500 clubs qui font remonter plus de 150 millions d’euros par an (70 euros par licencié) pour financer l’administration à tous les étages du football." "Lors des quatre dernières saisons, 4000 clubs sont morts. Combien d’autres demain ?", s’inquiètent-ils, rappelant qu’ils sont désormais soutenus par plus de 3000 d’entre eux.
Remettant gravement en cause le mode de désignation des élus de la FFF et leur représentativité, ainsi que leur légitimité, Eric Thomas et Patrick Gonzalez réclament une reprise en main des affaires par le ministère: "Nous vous demandons solennellement d’exercer votre tutelle sur la FFF pour que les récentes décisions soient corrigés dans le sens de l’intérêt général. Cette mesure ne coûte rien, elle pourrait redonner du sens aux principes de liberté et d’égalité, dont nous sommes tous les garants."
Critiqué après l’arrêt de l’ensemble des championnats amateurs, décidé cette semaine, Noël Le Graët avait encaissé dès le lendemain le contrecoup du maintien du championnat de National 1, organisé lui aussi sous l’égide de la FFF. Mais intimement lié au sort du championnat professionnel de Ligue 2, géré par la LFP. Bousculé par les clubs, le président de la Fédération française de football avait annoncé à Ouest France la mise en place d’un budget pour soutenir le football amateur. De quoi apaiser les rancoeurs ? Pas si sûr.