Athletic-Barcelone : c'est Samson contre Goliath

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Barcelone, l’ogre européen – A quatorze jours de sa finale de Ligue des champions face à Manchester United, le grand Barça s’apprête à relever son premier défi. En route pour un triplé historique, les Catalans disputent leur 33e finale de Coupe du Roi face à leur meilleur ennemi dans cette compétition, l’Athletic Bilbao. Ces deux clubs à la forte identité régionale sont les recordmen de l’épreuve (Barcelone, 24 victoires ; Athletic, 23). Mais le parallèle s’arrête là. Plus gros budget de l’histoire de la Liga avec près de 370 millions d’euros pour la saison 2008-2009, le Barça est considéré comme le troisième club le plus riche du monde (juste derrière le Real Madrid et Manchester United). L’effectif blaugrana scintille de stars. Normal vu les salaires pratiqués. Après sa prolongation de contrat en octobre dernier, Lionel Messi est devenu le deuxième joueur le mieux payé de la planète avec 10 millions d’euros par an. Dans ces conditions, Xavi et ses partenaires ont la pression du résultat. Mais cela ne suffit pas à l’exigeant public du Camp Nou. A Barcelone, il faut gagner mais aussi séduire. Aux commandes de l’équipe depuis le début de la saison, Pep Guardiola a su redonner à son équipe l’identité de jeu héritée de Johan Cruyff. Pour cette sixième finale entre Catalans et Basques, Barcelone sera le grandissime favori, même si son effectif sera affaibli (absences d’Henry, Iniesta, Marquez, Milito et Abidal). En cas de victoire, les festivités prévus pour célébrer le titre, dimanche, mais finalement reportées en raison du match nul concédé à Villarreal (3-3), auront enfin lieu.
Athletic Bilbao, la tradition plus forte que tout – Depuis l’arrêt Bosman en 1996, l’Athletic Bilbao fait figure d’extra-terrestre dans le monde sans pitié du foot business. Enraciné dans la culture de sa région, le club possède la particularité de ne disposer dans son effectif que de joueurs nés ou formés au Pays Basque. Une philosophie séculaire qu’aucun président n’a osé trahir ! Mais cette politique a ses limites. Face à une concurrence de plus en plus aiguisée, le club basque se bat chaque année pour son maintien. Normal lorsque l’on ne dispose que d’un vivier de joueurs limité et d’un budget avoisinant les 50M€. Privés de titre depuis l’historique doublé coupe-championnat en 1984, les supporters de l’Athletic rêvent donc de renouer avec le passé d’un club qui n’a jamais quitté la Primera Division (à l’instar du Real Madrid et de Barcelone). Confortablement installés dans le ventre mou du championnat, les Lions ont pu préparer méticuleusement cette échéance capitale. Joaquim Caparros, leur entraîneur, a soigné tous les détails. Samedi dernier face au Betis Seville (1-0), Caparrós a laissé au repos ses titulaires et aligné une équipe de remplaçants. En ville, la pression monte : 35 000 supporters de l’Athletic devraient faire le déplacement à Valence, 35 000 autres garniront les tribunes de San Mamés ou seront installés des écrans géants. Déjà, dimanche, ils étaient plus de 20 000 dans la « Cathédrale » pour assister au décrassage de leurs joueurs. En cas de victoire, ils seront des dizaines de milliers à se masser sur les rives du Nervion pour fêter leurs héros, embarqués à bord d’une gabarre décorée aux couleurs du club. En souvenir d’une autre époque…