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Aulas : « Gourcuff a baissé son salaire de plus de 25% »

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ENTRETIEN RMC SPORT : Invité de Luis Attaque ce lundi, le président de l’OL Jean-Michel Aulas s’est livré en longueur sur les dossiers chauds du moment : Gourcuff, le début de saison raté de l’OL et son sentiment sur l’incroyable sortie de Marcelo Bielsa.

Président Aulas, les temps sont durs à l’OL…

C’est même très dur. D’une part, on a cumulé un certain nombre de difficultés avec un changement d’entraineur. On a loupé cette qualification en Europa League alors qu’on était présent depuis 17 ans. Comme les ennuis ne viennent jamais seuls, on a loupé le début du championnat avec trois défaites sur quatre matches.

Le staff technique est-il en danger ?

Non, je ne pense pas. On a un certain nombre de choses auxquelles il faut apporter des solutions. Il faut aussi avoir du sang froid. On essaie d’avoir des réactions positives et non pas de réactions négatives. Pourtant les problèmes de blessés perdurent… Il y avait sept entraineurs qui étaient candidats. 6 des 7 entraineurs ont souhaité qu’on change de dispositif de préparation physique. On a donné satisfaction. Aujourd’hui, on n’a pas résolu ces problèmes physiques, on a dix blessés sur un effectif de 30 joueurs, ce qui est considérable.

Revenons sur le cas Yoann Gourcuff, qui a accepté de baisser son salaire…

Depuis qu’il est à Lyon, il enchaîne un certain nombre de difficulté. Pour ne pas être injuste avec lui, il faut dire que la plupart de ses blessures sont des blessures traumatiques. L’enchainement a fait qu’à chaque fois qu’on a cru qu’il allait pouvoir reprendre, il y a eu des difficultés. J’ai souvent parlé avec Yoann, avec son avocat, pour exprimer qu’il fallait que quelque chose arrive, venant de lui. On a trouvé cette disposition, de dire : « puisque je n’ai pas toujours donné ce que l’OL attendait, je prends l’initiative de réduire mon salaire. »

Dans quelle mesure a-t-il réduit son salaire ?

Il a fait un abandon très conséquent d’une partie de sa rémunération. C’est plus de 25%.

Représente-t-il un accident industriel ?

Non. L’Olympique lyonnais est debout. L’OL va se redresser et nous avons une saison pour démontrer que nous savons trouver des solutions aux problèmes. C’est le jeu du foot. Seuls ceux qui ne font jamais d’investissements n’ont pas d’accidents de ce type.

Redoutez-vous de le perdre libre ?

Il y a deux manières de voir les choses. S’il revient à son meilleur niveau, et s’il est libre, c’est un garçon très honnête, je suis persuadé qu’il poursuivra l’aventure avec nous. Si on ne l’a pas remis d’aplomb et s’il n’a pas pu apporter sa pierre à l’édifice, on sera évidemment content de supprimer une source de charge très importante.

Pensez-vous bouger lors du prochain mercato hivernal ?

Si ça peut aider en janvier d’avoir des joueurs qui permettent de jouer une Ligue des Champions ou une Europa League, bien sûr qu’on le fera.

Un dernier mot sur le cas Biesla. Que feriez-vous à la place de Vincent Labrune ?

Je ne me suis pas interrogé sur le cas. Il est évident que dans le contexte de l’OM qui est un grand club, c’est comme si dans une société, le directeur de la production venait à traiter ses dirigeants de menteurs. On aime ou n’aime pas. La stratégie de l’OM doit être respectée. Il y a une faute lourde. C’est malheureux, je ne laisserai pas passer. S’il n’y a pas intervention de la hiérarchie, on s’expose à de nouvelles difficultés.

Luis Attaque