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Aux US, les garçons se rebiffent

Jozy Altidore

Jozy Altidore - -

Longtemps porté par les seuls exploits féminins des Miam Hamm & Co., le « soccer » se développe aujourd’hui chez les garçons. L’équipe nationale et la Major League Soccer montent en puissance. A Laurent Blanc et aux Bleus de faire respecter la hiérarchie lors du match amical de vendredi au Stade de France (21h).

« Là-bas, c’est le sport des filles, même si ça a un peu évolué ces dernières années avec les résultats en Coupe du monde, elles évoluent une dimension au-dessus des garçons. » Pour une fois, les « Lyonnaises » Sonia Bompastor, qui a joué aux Washington Freedom (2008-2010), et Camille Abily, passée par les Los Angeles Sol (2008-2009) et le FC Gold Price (2010), habituées à rester dans l’ombre de l’équipe de France masculine, ont le beau rôle. Le football aux Etats-Unis continue de faire la part belle aux filles, auréolées de deux titres de championnes du monde (1991 et 99) et trois sacres olympiques (1996, 2004 et 08). Mia Hamm hier, Abby Wambach aujourd’hui, le soccer féminin outre-Atlantique a toujours eu ses stars. Et les licenciés répondent présents : 4,1 millions en 2006 (contre 6,3 millions en Allemagne, et 1,7 million en France).

Reste que, comme le fait remarquer Abily, « c’est du 50-50 aujourd’hui avec les garçons, ça s’est beaucoup développé depuis le dernier Mondial. » Avant l’Afrique du Sud, « The Yanks » ont frappé les esprits en éliminant l’Espagne en demi-finale de la Coupe des confédérations 2009 (2-0). Un exploit qui mettait fin à une série de 35 matches sans défaite de la Roja. Au Mondial, les partenaires de Landon Donovan (meilleur buteur US avec 46 réalisations) créent la surprise en terminant en tête de leur groupe devant l’Angleterre, mais chutent face au Ghana (1-2, a.p.) en huitièmes de finale, alors qu’ils étaient favoris. Malgré ce faux-pas, la locomotive US est lancée. « Donovan (3 buts en Afrique du Sud) est une vedette dans son pays », raconte Bompastor.

Blanc : « Bons techniquement, mais en dessous sur le plan athlétique »

Porté par ses sélections, le championnat des Etats-Unis se développe, dopé par l’arrivée de grands joueurs comme Thierry Henry aux Red Bulls de New-York. Quinze ans après son lancement en 1996 et dans la foulée de « son » Mondial 1994, la Major League Soccer (MLS) et ses 18 clubs connaissent un taux de fréquentation stable : près de 17 500 de moyenne en 1996 ; plus de 16 500 en 2010. « La MLS devient de plus en plus puissante, se réjouit le sélectionneur des Etats-Unis, l’Allemand Jürgen Klinsmann, financièrement le championnat est viable. » Une semi-vérité.

Si sept clubs (Seattle, Toronto, Columbus Crew, LA Galaxy, Dallas, Chicago, Colorado) se sont dotés de leurs propres enceintes, seuls deux (Toronto et Seattle) ont dégagé des profits en 2009. Organisée en franchises, la MLS voit son expansion limitée par la règle du salary cap. La concurrence des autres grands sports est également rude. « On n’est pas au niveau du basket, du foot US ou du baseball en termes d’attention médiatique, mais le foot gagne du terrain pendant que les autres sports en perdent », note Klinsmann. Alors, dangereux ces « Yanks » ? « J’ai vu des matches de MLS et de l’équipe nationale. C’est bien techniquement, mais encore en dessous athlétiquement », juge Laurent Blanc. Réponse vendredi au Stade de France.