Ballon d'or: flopée de trophées et de distinctions, central en Ligue des champions... Et si Vitinha raflait la mise?

Mercredi déjà, quelques minutes après la qualification du Portugal en finale de Ligue des nations, Roberto Martinez lançait la campagne Ballon d'or de Vitinha. "Ce qu'il réalise cette saison, pour moi, sans aucun doute, le justifie. C'est un joueur essentiel dans les succès du PSG cette année. Je pense que, par son style et son efficacité, il mérite d'être Ballon d'or."
Une sortie sans consession du sélectionneur lusitanien, venu apporter de l'eau au moulin du milieu portugais, fabuleux en 2024-25. Rouage essentiel du quadruplé du PSG (Ligue des champions, Ligue 1, Coupe de France, Trophée des champions), vainqueur de la Ligue des nations avec sa sélection - et nommé dans les équipes types de la saison de C1 et de L1 -, Vitinha est immense depuis dix mois. Il pourrait bientôt compléter sa collection avec la Coupe du monde des clubs (14 juin-13 juillet).
Sentinelle 2.0
Alors, peut-il être le Rodri de 2025, ce maître à jouer qui balaie la suprématie des statistiques, ce travailleur de l'ombre au service des autres qui mériterait toute la lumière? Sa réponse à cette question n'en fait-elle pas un candidat d'autant plus crédible à un Ballon d'or en voie de changement, qui valoriserait un peu plus l'apport au collectif? "Je ne le pense certainement pas, je laisse cela à chacun. Le plus important, c’est le collectif, et seulement après vient l’individuel", rétorquait Vitinha avec humilité, dimanche après son sacre en Ligue des nations.
Installé par Luis Enrique devant la défense parisienne, Viti a réinventé le poste de sentinelle. Travailleur infatigable, autant ratisseur de ballons que distributeur hors pair, jamais aussi bon que lorsqu'il est sous pression, doté d'une vision du jeu exceptionnelle (cf sa passe cachée pour Désiré Doué en finale de Ligue des champions sur le premier but parisien), capable de se projeter jusqu'à la surface adverse pour conclure... Vitinha a tout. "C'est l'un des meilleurs joueurs du monde à son poste", assurait son coach au PSG, fin avril. "Je ne vois pas deux joueurs meilleurs que lui au milieu de terrain."
"Si ce n’était pas déjà clair pour tout le monde, il a définitivement démontré le genre de joueur qu’il est"
A 25 ans, le joueur, lancé en pro à Porto, semble au sommet de son art. Il peut également se targuer, cela ne mange pas de pain, de disposer de stats offensives admirables pour une sentinelle: 7 buts et 3 passes décisives avec Paris, agrémentés de 3 assists avec le Portugal. "Il a évidemment le droit de penser et de rêver du Ballon d’or", confirme son compatriote Ruben Dias. "Cette saison, si ce n’était pas déjà clair pour tout le monde, il a définitivement démontré le genre de joueur qu’il est et ce qu’il est capable de réaliser."
Les énormes saisons d'Achraf Hakimi et d'Ousmane Dembélé avec le PSG sont également à souligner au coeur de cette omnipotence parisienne en 2024-25, et pourraient faire fuiter les votes ailleurs que sur Vitinha. Au final, Dembélé, Lamine Yamal et Raphinha semblent être les trois candidats les plus régulièrement cités pour la distinction suprême ces dernières semaines. Mais Roberto Martinez, plus sensible au QI football qu'aux statistiques, pousse pour que son joueur s'invite à leur table. "Mais c’est subjectif, c’est une question d’opinion, de ce que vous aimez dans le football, de ce que vous appréciez chez un joueur", étaye-t-il.
Et le sélectionneur de conclure:"Les récompenses individuelles dans le football sont difficiles à évaluer. Si Vitinha ne gagne pas le Ballon d’or maintenant, il a le potentiel pour l’emporter un jour."