Blanc comme neige…

Laurent Blanc - -
C’était le grand oral. Madame la ministre des Sports, Chantal Jouanno, et messieurs Patrick Braouezec et Laurent Davenas, présidents de la Fondation du Football et du Conseil National de l’Ethique, avaient convoqué la presse ce mardi pour un évènement attendu depuis bientôt deux semaines. La remise des rapports des deux commissions d’enquête chargées de faire la lumière dans l’affaire des quotas. Qu’elles émanent des trois inspecteurs du ministère ou des personnalités missionnées par la FFF, les conclusions sont similaires. Aucune discrimination n’a eu lieu. Et Laurent Blanc, le sélectionneur de l’équipe de France, est dédouané.
« Laurent Blanc assistait pour la première fois à ce type de réunion, a expliqué Chantal Jouanno en fin de matinée à l’INSEP. Les auditions montrent qu’il découvrait le débat sur d’éventuels quotas. Il n’avait aucun projet. Aucun fait ne permet de dire que Laurent Blanc a tenu des propos discriminatoires. » Quelques heures plus tard, il a également été blanchi par la Fédération. Selon Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis, qui a entendu le sélectionneur lundi à Paris, Laurent Blanc était « en colère contre lui-même de s'être laissé déborder ».
Blanc sur TF1 vendredi
Après n’avoir fait aucune déclaration lors de son aller-retour express entre Bordeaux et la capitale, le sélectionneur s’exprimera vendredi à lors du JT de 20h de TF1. Comme Chantal Jouanno, Patrick Braouezec a également affirmé « qu’aucun élément matériel ne peut démontrer la mise en place d’une politique de quotas » et que « l’idée a été tuée dans l’œuf » (voir par ailleurs). Il n’y aura donc pas de chasse aux sorcières à grande échelle. Mais deux hommes peuvent être inquiétés. Pour la ministre, les termes employés par François Blaquart, le DTN, sont susceptibles d’entraîner une sanction interne à la FFF à défaut de poursuites judiciaires.
Elle laissera la Fédération, qui se réunira jeudi en conseil fédéral extraordinaire, statuer sur son sort. André Prévosto, le directeur général adjoint, auquel Mohamed Belkacemi (rappelé à l’ordre par le ministère) avait transmis l’enregistrement dès le lendemain de la réunion, est aussi mis en cause pour n’avoir pas transmis l’information à sa hiérarchie et donc, à Fernand Duchaussoy. Patrick Braouezec a estimé qu’il avait fait « une faute ». Son éventuelle mise à l’écart ne provoquera pas un grand bouleversement. Finalement, la tempête qui a soufflé sur le football français ces derniers jours n’emportera pas ses têtes d’affiche. Malgré ses erreurs de communication, Laurent Blanc en sortira quasiment indemne. Pas la FFF…