Blanc et la FFF ont raté leur communication

Laurent Blanc - -
Quelques-unes des plus grandes entreprises du monde se sont retrouvées dans la même situation. Une information non maitrisée, des « fuites », des rumeurs qui se propagent et qui entament leur crédibilité. Plongée dans « l’affaire des quotas » révélée par Mediapart il y a dix jours, la Fédération Française de Football a étalé ses lacunes en matière de communication de crise. Comme Laurent Blanc, le sélectionneur des Bleus, empêtré dans une stratégie incertaine.
La première erreur du « Président » a été de nier avoir tenu les propos qu’on lui prêtait, lors d’une conférence de presse improvisée à Bordeaux. « C’est toujours une erreur parce qu’on sait très bien que dans notre société, tout sort, a lâché Chantal Jouanno, la ministre des Sports, dimanche sur Radio J. On le sait très bien en politique. »
Le séjour italien, deuxième erreur
Pour Laurent Vibert, président du cabinet de conseil en communication « ComCrise », Blanc aurait dû prendre une toute autre position au lendemain de la révélation de l’affaire par Mediapart. « Le principe fondamental, c’est de ne pas mentir, de ne pas travestir la vérité, assure-t-il. En revanche, on peut l’habiller. Je pense qu’il aurait été plus positif de dire qu’il y avait un fond de vérité sur ces propos et qu’il allait s’expliquer. »
Vingt-quatre heures plus tard, le sélectionneur s’excusait via un communiqué. Avant de s’envoler pour l’Italie et le luxueux palace de Merano. Sa deuxième erreur. « Ce n’était pas la bonne solution car il y a eu de la suspicion, poursuit Vibert, qui conseille des élus et des chefs d’entreprise. De plus, avec une retraite en dehors de la France, il y a un coté ‘je fuis’. » L’exil a pris fin ce week-end. Désormais, Laurent Blanc et la FFF doivent corriger leur copie. Elle est déjà bien raturée.