Brexit : "Des conséquences pour le football français", prévient un économiste du sport

Les Britanniques viennent de voter pour la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Un « Brexit » qui pourrait donc avoir des conséquences pour le football anglais, mais aussi français, comme l’explique l’économiste du sport Vincent Chaudel pour RMC Sport.

Alors que les Britanniques viennent de rendre leur verdict, favorable, sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, la question se pose déjà quant aux conséquences de ce « Brexit » sur le football continental. La Premier League va-t-elle s’affaiblir ? La Ligue 1 peut-elle profiter de ce choix ? L’économiste du sport Vincent Chaudel décrypte la situation pour RMC Sport.

Quelles conséquences avec le Brexit ?

« Paradoxalement, les conséquences du Brexit risquent de ne pas être pour les clubs britanniques eux-mêmes, mais plutôt pour les clubs français. En Angleterre, il peut y avoir un impact pas forcément financier mais plutôt réglementaire, puisqu’il y a des quotas en place pour le nombre de joueurs extra-communautaires. Par définition, en sortant de l’Union européenne, les joueurs étrangers européens deviendraient extra-communautaires. Dans ce contexte-là, les clubs britanniques risquent d’être prudents et patients pour les mercatos à venir et risquent de repousser leurs achats. Le problème, c’est que les clubs français sont "mercato-dépendants". Ils ont plutôt tendance à acheter après avoir vendu, et leurs meilleurs clients restent les clubs britanniques. La question est donc de savoir si les Anglais continueront à acheter en Ligue 1, et donc continueront ou pas à financer notre football national. »

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Un problème pour les joueurs « intermédiaires »

« Entre le moment où les Britanniques viennent de voter le Brexit et le moment où les clauses seront remises au goût du jour, il va se passer un petit moment de latence. Et je crois que les Britanniques n’ont aucune envie de se passer des joueurs de grand talent et des internationaux. Le problème risque d’être plus concentré sur les joueurs "intermédiaires", les bons joueurs mais pas internationaux. Et cela peut devenir avantageux pour le football anglais, mais aussi celui des autres nations, et notamment le foot français. Si le football britannique, et la Premier League en particulier, est moins consommateur de ces joueurs intermédiaires, les locaux bénéficieront de plus de temps de jeu. Et les Français partiront moins jeunes et moins tôt. »

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La puissance de Premier League va-t-elle perdurer ?

« Concernant les droits TV de la Premier League (7 milliards d’euros sur les trois prochaines saisons), on peut se poser la question pour les acheteurs de savoir si le produit qu’on leur propose est toujours de la même qualité. Moi, je reste convaincu que la puissance économique du football anglais fait que les clubs vont continuer à acheter les meilleurs joueurs. Les Anglais sont très pragmatiques et je ne les vois pas s’en priver. C’est un peu comme si on imaginait que la NBA allait se passer des meilleurs talents européens. La fierté de la NBA, c’est d’être le meilleur championnat mondial. La fierté des Britanniques, c’est d’être la NBA du football. »

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Rédaction