Bundesliga: des droits TV en baisse pour la première fois depuis 2002

La fin d'une bulle ou une conséquence directe de la crise du coronavirus? Pour la première fois depuis 2002, les droits TV de la Bundesliga pour les quatre prochaines saisons (2021-2025) vont enregistrer une légère baisse, de 1,16 milliard d'euros par saison à 1,1 milliard, a annoncé ce lundi le président de la Ligue allemande (DFL) Christian Seifert.
Avec 4,4 milliards d'euros sur l'ensemble de la période, c'est la première fois depuis l'attribution des droits il y a 18 ans que ceux-ci n'augmentent pas. Ce résultat pourrait donner le ton des négociations à venir en Europe.
Contrairement à ce que certains avaient anticipé, ni Amazon ni aucun autre groupe de l'univers des nouveaux "players" n'a obtenu de droits, et les principaux lots des matchs en direct ont été partagés entre Sky et DAZN, les deux diffuseurs actuels. Dans le détail, DAZN empiète sur le territoire de Sky, qui perd notamment les matchs du dimanche.
"Une correction à la baisse de toute l'économie du football"
Le Covid-19 a-t-il joué un rôle dans cette évolution? "On ne sait pas ce qu'il se serait passé sans le coronavirus", a simplement soufflé Christian Seifert en réponse à la question. Mais le patron de la DFL estime qu'il s'agit pour la Bundesliga d'un résultat "tout à fait honorable lorsqu'on le comparera à celui des autres grandes ligues, qui vont renouveler prochainement leurs droits". Ce résultat, a-t-il insisté, "offre aux clubs de première et deuxième division (...) la meilleure stabilité possible dans ces temps d'incertitude. (...) Les clubs peuvent planifier en toute sécurité jusqu'en 2025."
Ce coup d'arrêt à l'inflation des droits TV va cependant obliger "certains à se serrer un peu la ceinture, a-t-il prédit. Pas seulement les clubs, mais aussi les joueurs, les agents, et tout le système du football. Il va y avoir une correction à la baisse de toute l'économie du football".
La Bundesliga a été la première Ligue majeure de sport à redémarrer mi-mai après l'interruption due à l'épidémie de Covid-19, en grande partie parce que ses clubs (18 de D1 et 18 de D2) sont très dépendants des droits TV pour leur survie. La DFL avait justifié son insistance à relancer le championnat justement par la nécessité de toucher ces droits, afin d'éviter la faillite ou l'appauvrissement durable de nombreuses formations.