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"Culturel et idenditaire" mais "pas du tout politique": les ultras lillois assument et défendent leur tifo polémique

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Accusés d’avoir mis en avant un message nationaliste pendant le match entre le LOSC et le Paris Saint-Germain, les ultras des Dogues Virage Est ont nié en bloc ce lundi via un communiqué. Selon eux, leur tifo voulait avant tout rendre hommage à l’unité de la Flandre et des supporteurs lillois. Une version appuyée par le président du club, Olivier Létang.

Le LOSC a tenu tête au PSG (1-1) ce dimanche à Pierre-Mauroy lors du choc de clôture de la septième journée de Ligue 1. Si la rencontre s’est bien terminée pour les Dogues de Bruno Genesio grâce à l’égalisation d’Ethan Mbappé dans les dernières minutes, elle avait commencé par un tifo très commenté des ultras du groupe Dogues Virage Est.Les fans nordistes ont ainsi affiché l’image d’un homme devant un drapeau de la Flandre et accompagné du message "Rijsel is Vlams" ("Lille est flamande"). Pointés du doigt par certains observateurs (et d'autres supporters lillois) pour avoir choisi un lion tout noir - contrairement au drapeau actuel avec des griffes et une langue rouges - afin de marquer un soutien aux nationalistes flamands radicaux qui prônent une indépendance de la Flandre, les DVE ont riposté ce lundi.

Le tifo polémique des ultras de Lille face au PSG en Ligue 1, le 5 octobre 2025
Le tifo polémique des ultras de Lille face au PSG en Ligue 1, le 5 octobre 2025 © Baptiste Fernandez/Icon Sport

"Journalistes et histoire ne font pas bon ménage. Encore une fois, certaines attaques infondées nous obligent à remettre les choses à leur place", a déploré le groupe de supporters via un message publié sur les réseaux sociaux. "Lors du match LOSC-PSG au stade Pierre-Mauroy, une animation aux couleurs de la Flandre a été déployée en tribune. Ce tifo rend hommage au lion des Flandres, symbole historique du comté auquel Lille appartenait au Moyen-Age. Nous avons choisi une version originelle, entièrement noire, non pour exprimer une idée politique, mais pour incarner la force, la fierté et l’unité de notre région."

"Notre tifo est culturel et identitaire"

Publié à la fois en français et en flamand, le message se veut clair. Non les membres des DVE n’ont pas voulu faire passer un slogan politique lors de cet avant-match. Rappelant d’abord que le premier lion des Flandres "ramené des croisades par Philippes d’Alsace" au XIIe siècle était tout noir, les ultras ont ensuite voulu envoyer un message d’unité aux Lillois.

"Notre tifo est culturel et identitaire: il célèbre l’histoire, les racines et la fierté lilloises qui unissent tous les supporters du LOSC", ont enchaîné les auteurs de la banderole problématique. Avant de revenir sur la phrase en-dessous "Rijsel is vlams", écrit avec une faute d’orthographe au mot "vlaams" et qui fait écho à des cris de ralliement de nationalistes locaux.

Un visuel proche de l’Action Française et snobé par le LOSC

Malgré le vif démenti des DVE, le message adressé par le tifo pour la réception du PSG peut interroger. Au-delà du slogan favorable à une Flandre indépendante, le visuel semble un brin problématique. Et pour cause, il rappelle assez étrangement des images utilisées sur des affiches de l’antenne lilloise de l’Action Française comme critiqué par des utilisateurs de X. Preuve que ce tifo a pu poser problème, le LOSC ne l’a pas mis en avant. Si le club nordiste n’a pas réagi publiquement après le choc face au PSG, il a publié sur les réseaux sociaux plusieurs photos de la soirée de dimanche. Et si le tifo du virage Ouest est mis en lumière, aucune image de celui des DVE.

Plus gênant encore, si l’on se fie à la version apolitique des ultras lillois, le message de soutien de Tom Van Grieken. Cet homme politique belge est le président du parti indépendantiste, nationaliste et d'extrême-droite Vlaams Belang et a publiquement salué l’initiative des DVE ce lundi.

"Une jolie banderole réalisée par les supporters du LOSC Lille", a noté l’un des piliers du mouvement flamand outre-Quiévrain en interpellant le patron de la Ligue belge Lorin Parys. "Alors que les lions flamands sont de plus en plus bannis de nos stades de football, les clubs de football à l'étranger assument leur identité régionale."

"Aucune polémique à créer" selon Olivier Létang

Contacté par la Voix du Nord, Donatien Drouin, leader des Dogues Virage Est, est resté sur la même ligne que le communiqué du groupe. "La polémique me surprend. Aujourd’hui, dans le pays, il y a quand même plus grave qu’être obligé de justifier le fait d’utiliser un logo historique dans la région depuis le Moyen-Âge. Nous, et c’est assumé, ce n’est pas du tout politique, le groupe a autre chose à faire que de s’emmêler dans des chemins de traverse. (...) L’histoire de griffes et de langue rouges, c’est lié à des querelles en Belgique, pas du tout en France", martèle-t-il. "On est en train de ramener un problème belge en France. (...) Les DVE sont une association apolitique, là pour supporter son équipe."

Toujours auprès de la Voix du Nord, le président lillois Olivier Létang balaie lui aussi toute polémique. "Je préfère rappeler de nouveau (si besoin est) que notre club en particulier, et le sport en général, est apolitique et ce n’est donc pas une scène politique", réagit-il. "Ce rappel historique dans ce communiqué des DVE est totalement aligné avec la position du club. Donc aucune polémique à créer."

Jean-Guy Lebreton Journaliste RMC Sport