PSG: sept jours pour préparer la Supercoupe d'Europe contre Tottenham, une mission impossible?

Sept jours. C’est le temps dont dispose le Paris Saint-Germain pour relancer la machine avant son premier match officiel de la saison, en finale de la Supercoupe d'Europe (13 août à 21 heures), face à un Tottenham déjà bien avancé dans sa préparation estivale.
Pour Alexandre Marles, ex-préparateur du PSG, de Lyon et de l’équipe de France, il ne peut pas y avoir de miracle: "en une semaine, tu ne peux pas être prêt, c’est sûr !", tranche-t-il.
"Tu ne peux pas être prêt"
Ce dernier est formel: "Même s’ils ont certainement dû envoyer quelques exercices physiques, les joueurs avaient besoin de couper. Il y a trop de facteurs qui entrent en compte. Ils vont revenir avec du décalage horaire car ils étaient à l’autre bout de la planète. Clairement, pour récupérer, ce n'est pas l’idéal."
La première journée de reprise sera destinée à des tests physiques, des bilans médicaux et un entraînement léger, avant une reprise de l'entraînement collectif normal dès jeudi. Impossible de repartir sur des bases habituelles.
"Si tu fais du foncier pendant une semaine et que tu enchaînes deux matchs, c’est le meilleur moyen de générer des blessures musculaires. Il va y avoir une reprise progressive. C’est une préparation qui va s’étaler sur tout le mois d’août malgré la reprise des compétitions", prévient encore ce spécialiste de la préparation physique.
"Tu perds vite ta forme" en quatre semaines de pause
La coupure estivale, bien qu’essentielle mentalement, a un prix physique: "en quinze jours d’arrêt complet, tu perds tout. Alors imaginez en quatre semaines, vous avez tout perdu… Il faut six semaines pour être bien physiquement, mais là on n’a pas ce temps", s’inquiète encore Alexandre Marles.
D’après lui, la rotation sera inévitable dès les premières rencontres: "il y a de grandes chances qu’il y ait beaucoup de changements. On verra jouer les plus frais, ceux qui ont moins joué la saison dernière."
Une gestion de l’effectif indispensable. Avec une période de pré-saison si particulière, les risques de blessures augmentent. "Tu reprends trop vite? L’ischio lâche, quadriceps, adducteurs… Ce n’est pas sur un match que ça se joue, mais l’accumulation, la fatigue, la mauvaise gestion peuvent coûter cher."
"Impossible" d'être prêt en une semaine mais...
Parmi les préparateurs physiques, les avis diffèrent. À l’inverse, Alexandre Dellal, ex-préparateur physique de l’OGC Nice, se veut beaucoup plus confiant. "Être prêt en une semaine? C’est impossible. Mais ils ne repartent pas de zéro. Le staff a laissé un temps de récupération physique et mentale. Et depuis le 28 juillet, ils ont un programme individualisé. Ce ne sont pas quatre ou cinq semaines d’arrêt total."
Le staff de Luis Enrique a réfléchi à cette reprise depuis déjà plusieurs mois, si la reprise est effectuée de cette manière-là, ce n’est pas un hasard. "Ce groupe n’a pas changé. Même effectif, même staff, mêmes exigences. Chacun sait exactement ce que veut le coach, le préparateur, le staff médical. Un joueur comme Hakimi, qui a enchaîné beaucoup de matchs, ne fait pas le même programme qu’un joueur comme Mayulu".
Pas d’affolement donc pour Alexandre Dellal. Il estime que cette gestion permet aux joueurs de rester frais : "En deux-trois semaines, tu ne perds pas une saison. L’idée, c’est de démarrer la saison avec un trophée, sans mettre en péril le reste. Mais ce qui est sûr, c’est que les joueurs seront disponibles pour ce match mercredi". Sans aucun doute, le PSG veut remporter ce trophée pour lancer une bonne dynamique très tôt dans la saison.