"A Paris on va gagner, j’en suis persuadée": ces supporters strasbourgeois emballés et ambitieux avant le choc face au PSG

"Parler football, ça fait du bien aussi", glisse un membre du Racing sur le parvis de la Meinau. Le conflit entre les Ultras et la direction ayant pris de l’ampleur en ce début de saison, nombreux sont ceux, en Alsace, lassés d’entendre parler d’autre chose que de l’actuelle troisième place du Racing. "Deuxième ex-aequo", corrige Marielle. "On vit des moments pas faciles dans les tribunes", regrette la représentante des Racing Girls, un club de supporters déclaré non-gréviste
"Il y a des différences d’opinions qu’on peut comprendre mais il faut savoir tourner la page. On n’a plus trop envie d’en parler. Ce qu’on veut c’est d’être derrière le club, les joueurs, le staff, le président. On peut respecter le choix des Ultras mais on appelle à l’apaisement. Si une tribune n’a pas envie de chanter, il reste toutes les autres à savoir une majorité."
"Si la multipropriété nous aide, alors tant mieux"
Laurent, écharpe du club autour du cou abonde dans ce sens: "C’est pénible et compliqué ce conflit. Dans un stade il y a un poumon, ce sont les supporters et ce sont les Ultras. Fut un temps on avait les meilleurs supporters de France, toujours positifs, jamais de heurts, qui tiraient le club vers le haut, désormais une minorité est politisée. L’argent c’est le nerf de la guerre. Certains préfèrent jouer en N1 avec un sponsor alsacien et je peux le comprendre. Mais si on veut avancer… le foot c’est comme la société, ça évolue."
"Si la multipropriété nous aide et qu’on joue dans les règles alors tant mieux. Jamais on n’aurait pu avoir les joueurs que nous avons en ce moment. Donc voilà c’est mon avis, on a tous une position là-dessus mais on doit la laisser en dehors du stade parce que sur le terrain, on a des gamins qui se donnent à fond et on doit faire la même chose."
Regarder Paris dans les yeux
Et il faudra mettre la barre haut pour répondre au début de saison sportif des joueurs de Liam Rosenior. Deuxième meilleure équipe française de l’année civile 2025 derrière le Paris-Saint-Germain, à un point de la tête du championnat détenu par un PSG prochain adversaire. "A Paris on va gagner, j’en suis persuadée, on va rentrer avec 3 points, allez les bleus!", assure Christine, doyenne de son groupe de supporters. "On va à Paris conquérants", reprend Marielle. "Aujourd’hui, on regarde le PSG dans les yeux et je pense qu’on l’a toujours fait. On saura se défendre face à ce très beau PSG. Avec le foot que les joueurs proposent ces dernières semaines, ça ne peut que bien se passer."
Même confiance pour Laurent, presque ému de voir son Racing batailler avec les gros du championnat depuis quelques mois: "Aujourd’hui, on va se comparer avec Marseille, Lyon voire le PSG, tous ceux susceptibles de finir dans les places européennes." "Se dire que ce sont des adversaires directs c’était encore inenvisageable pour nous il y a peu de temps", coupe Catherine. "C’est vrai que le prochain match contre Paris ne nous fait même pas peur", reprend Laurent. "Alors qu’avant on comptait le nombre de buts qu’on allait pouvoir prendre. On regarde vers le haut et non plus vers le bas, le maintien on n’y pense plus. Ça change tout dans l’approche d’aller au stade, dans notre vie au quotidien comme supporters, c’est extraordinaire."
Rêver plus grand, avec ce même groupe
Boulanger, Jérémy devra assurer ses livraisons dans la nuit de vendredi à samedi. Impossible pour cet abonné de la Meinau de se rendre au Parc des Princes. "En revanche me dire que dans quelques heures, on peut être leader provisoire de la Ligue 1, c’est une sacrée fierté." Et elle serait d’autant plus grande si Strasbourg parvenait à rester constant sur l’ensemble de l’exercice. "Le début de saison est déjà réussi. Maintenant pour que la saison le soit, il faudrait jouer les places européennes, celles pour la Ligue des champions ou l’Europa League et ce serait très réussi." Le boulanger est gourmand. "Puis un bon parcours en Conférence League, il y a aussi la Coupe de France, on joue sur tous les tableaux, on ne calcule plus."
Car calculer, "ce n’est pas le style de l’entraîneur", complète Laurent. "Il veut jouer à l’extérieur comme à domicile, croit en nos moyens, nos valeurs. Rosenior fait le lien entre la direction, les joueurs, les supporters, ça nous draine aussi vers le haut, ça nous donne confiance." Et pour Catherine et Christine, toutes les deux une casquette rose du Racing vissée sur la tête: "Il y a les résultats et le jeu. Ça sent le foot, ça joue, tout le monde le dit." Au point d’imaginer la plus belle des petites musiques un soir de semaine à la Meinau? "J’en rêve", confie Jérémy, "mais il suffit de voir les matchs européens du début de saison pour se dire que c’est possible. Emegha, Panichelli, Penders, Moreira, Doukouré, ce sont des joueurs qui ont le niveau européen."
Même si Emegha ne sera plus là l’an prochain ni contre Paris. "Dommage car c’est mon chouchou", regrette Christine. Mais avant cela, il y a la réalité du championnat. "Après Paris, Lyon, Lille et Lens vont arriver. On voudra prendre neuf points", pose Jérémy. L’ambition n’a plus de limite en Alsace.