Une banderole "BlueCo out" arrachée: la situation reste tendue à Strasbourg entre supporters et direction

Une victoire éclatante, une troisième place en L1 mais une situation toujours très tendue en tribunes. Le succès de Strasbourg face à Angers (5-0) a étalé les tensions entre les ultras et la direction du club. Le groupe Ultras Boys 90 a dénoncé l’arrachement d’une banderole affichée dans le stade pour demander le départ des actionnaires BlueCo et rappeler leur opposition à la multipropriété (BlueCo détenant également Chelsea).
"Cette bâche relève de la liberté d’expression"
Dans une vidéo postée sur X, les UB90 montrent que la banderole "BlueCo out" a bien été vérifiée et validée par les services de sécurité avant d’entrer dans le stade où elle a été accrochée à une grille derrière un but. Mais elle a ensuite été arrachée par des membres du service d’ordre lors de la rencontre.
"Les personnes qui ont retiré la bâche “BlueCo out” ne sont pas mises en cause: elles ont agi sur ordre", indique le message sur les réseaux sociaux. "C’est aux donneurs d’ordre de motiver leurs choix. La bâche “BlueCo out” a passé le contrôle de sécurité à l’entrée du stade, conformément aux mesures établies par le club, au même titre que notre banderole du soir annoncée dans notre communiqué. Nous rappelons que cette bâche relève de la liberté d’expression, elle respectait les CGV et le règlement intérieur, et a été déployée de manière calme, pacifique et respectueuse, sans provocation."
Un autre message a été déployé au cours de la rencontre sans subir le même sort que celui contre BlueCo. "Direction: non à la répression! Nous sommes ouvets au dialogue… et vous?" La colère des ultras strasbourgeois a pris de l’ampleur mi-septembre après l’annonce du transfert du capitaine Emanuel Emegha pour la saison prochaine à Chelsea. "Emegha, pion de BlueCo. Après avoir changé de maillot rends ton brassard", avaient-ils écrit dans une banderole face au Havre (1-0, 14 septembre) qui a provoqué l’indignation de l’entraîneur Liam Rosenior, du président Marc Keller mais aussi d'autres groupes de supporters. Très remonté, le club avait mis en place une série de sanctions comme l’interdiction des accès à la pelouse, le retour de stadiers dans le kop, mais aussi la validation des messages revendicatifs.
Quatre groupes avaient alors réagi par une grève totale des encouragements contre le Paris FC, puis l’OM. Lors de cette rencontre, la direction avait donné un coup de pouce à la tribune Est (opposée à l’Ouest où s’installent les groupes visés) en engageant une troupe de théâtre pour assurer l’ambiance, même si le club avait démenti son implication dans cette initiative. Il avait également promis ne pas être à la manœuvre d’une banderole pro-direction déployée dans la tribune.