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Comment le padel a rendu accros les anciens footballeurs

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En plein essor en France, le padel - cousin du tennis - est devenu le loisir favori de nombreux footballeurs fraîchement retraités ou de membres de staff de clubs professionnels. Ce mardi, à Nice, certains d’entre eux s’affrontaient lors du Challenge Ball. Un tournoi remporté par une paire déjà complice sur le terrain il y a quelques années...

Après Christophe "Poussin" Meslin en 2018 et Serge Blanc en 2019, Olivier Monterrubio a remporté la troisième édition du tournoi de tennis du Challenge Ball au Nice Lawn Tennis Club ce mardi. Quelques minutes après que l’ex-joueur de Nantes, Rennes ou Lorient a récupéré la raquette promise au vainqueur, les grands gagnants du tournoi s’avançaient sous les applaudissements. Eux seront les premiers à inscrire leur nom au palmarès du tournoi dans la catégorie "padel", une nouveauté.

"On était obligé de le lancer car ils sont tous accros au padel. Ils adorent le tennis aussi mais le padel est très accessible en termes de pratique, on progresse très vite et ils s’y sont tous mis", savoure Franck Triviaux, l’organisateur du tournoi. "Didier Deschamps est un peu le précurseur de la discipline. Sur la Côte d’Azur, beaucoup de joueurs de foot se retrouvent pour y jouer, on a eu des matchs très acharnés aujourd’hui." Si certains s’étaient économisés en se concentrant sur une seule discipline comme Benjamin Nivet, Louis Saha (tennis) ou Eric Roy (padel), d’autres se sont inscrits sur les deux tableaux au risque de pêcher physiquement à l’image de Mickaël Marsiglia, ex-joueur de Cannes et de l'OM, ou du plus en jambe Sylvain Wiltord, impulsif, alternant entre terre battue et synthétique.

La paire Squillaci-Givet grande gagnante

En fin de journée, c’est la paire Sébastien Squillaci–Gaël Givet qui s’imposait en finale. L’ex-charnière centrale de l’AS Monaco a l’habitude de jouer ensemble. "C’est Gaël qui m’a un jour proposé d’aller faire une partie et j’ai de suite accroché, commente le premier. C’est un sport où l’on s’amuse rapidement, on passe de super moments. Je ne joue plus qu’à ça d’ailleurs, je fais des parties deux ou trois fois par semaine, je ne joue plus du tout au foot."

Eliminé en phase de poules du tournoi de tennis, Gaël Givet a eu plus de réussite dans le deuxième tableau. "Le tennis est beaucoup plus fatiguant et traumatisant, reconnait le natif d’Arles. J’étais tennisman mais depuis que j’ai découvert le padel je ne joue pratiquement qu’à ça. Toto (Squillaci) n’avait jamais joué au tennis et il se débrouille bien au padel, c’est plus facile d’apprendre." L’intéressé reprend: "C’est plus convivial et on garde le côté collectif."

Ex-joueur et entraîneur de Toulouse, ravi de la montée du Téfécé dans l’élite, Dominique Arribagé avait lui fait le choix de se concentrer sur la plus grande raquette. "Quand j’ai arrêté ma carrière je me suis mis au tennis. Pour ceux qui manient la raquette il y a une certaine facilité avec le padel qui devient tout de suite très ludique. C’est un plus petit format, ça demande moins de technique et on se régale très vite. Une fois qu’on a compris le jeu avec les vitres, ça nous offre de très bonnes sensations."

Sébastien Squillaci et Gaël Givet
Sébastien Squillaci et Gaël Givet © RMC Sport

De joueurs à créateurs de clubs 

A tel point que l’actuel consultant pour Amazon Prime compte ouvrir un club chez lui, dans la Ville rose. "Il y a déjà trois gros clubs à Toulouse mais il y a la place pour d’autres car ça marche très bien chez nous. On est proche de l’Espagne, là-bas c’est le deuxième sport national", explique Arribagé. Sébastien Squillaci a pu le remarquer lors de son passage au FC Séville (2008-2010): "Ils y jouaient déjà depuis des années quand je suis arrivé. Dans les résidences qui se font en Espagne, quand en France on crée quelques terrains de tennis, eux, ils installent des courts de padel, les jeunes y jouent très tôt."

Si l’écart entre les pays voisins concernant la discipline reste large, il se réduit. "En France c’est en train d’exploser", observe l’ex-défenseur international (23 sélections). "Sur la Côte d’Azur c’est difficile de réserver des terrains, ils sont souvent complets. Je pense que c’est un business qui peut être intéressant." C’est d’ailleurs là-dedans que va se lancer Gaël Givet qui a une longueur d’avance sur le projet de Dominique Arribagé. "Je me suis installé sur Arles et le permis est déposé pour créer mon club de padel, on espère commencer les travaux pour que dans huit ou dix mois le club puisse ouvrir ses portes. Il y a un engouement mais c’est surtout que j’adore ça. Je veux un club avec ma vision avec de la convivialité même s’il y a un esprit de compétition car on débute un match pour le gagner." Avec encore plus d’heures de pratique, l’ex-doublette monégasque devrait être difficile à déloger lors de la prochaine édition.

Clément Brossard