Algérie-Maroc, derby volcanique

Hassan Yebda - -
Annaba, mercredi dernier, devant la billetterie du stade du 19-Mai. L’enceinte algérienne est le théâtre d’affrontements entre supporters. Bilan des émeutes : 50 blessés dont 5 policiers. La raison ? La vente de billets pour le derby Algérie-Maroc, affiche de la 3e journée ce dimanche (21h30 en France) du groupe D des éliminatoires de la CAN 2012. Cette affiche, le peuple local ne la manquerait pour rien au monde. Parce que cette confrontation fera office de dernière chance pour les Verts. Derniers de leur poule, les hommes d’Abdelhak Benchikha diraient, en cas de défaite, adieu au Gabon et à la Guinée Equatoriale, destinations de la 28e édition de la CAN (21 janvier-12 février 2012). « Si on perd, on est mort », confirme le Sochalien Ryad Boudebouz.
Deux mois après la levée de l’état d’urgence dans le pays, l’Algérie renoue avec le football international. Pas dans les meilleures conditions. Humiliés en octobre en République Centrafricaine (2-0), les Fennecs seront sous pression, ce que leur a rappelé le public en envahissant lundi son terrain d’entraînement. Par précaution, la Fédération algérienne (FAF) a lancé un appel au calme, demandant aux supporters de faire preuve de «civisme, fair-play et responsabilité ». Et Benchikha, successeur en septembre de Rabah Saâdane, jouera déjà sa tête dimanche. Lui qui n’a officié qu’à trois reprises sur le banc algérien. Ambiance…
Boudebouz : « L’équivalent d’un Barça-Real »
Côté marocain ? Les Lions de l’Atlas sont, avec quatre points, co-leaders du groupe. La troupe d’Eric Gerets, qui a su insuffler à son effectif une dose de sang neuf, a également été tenue en échec par les Centrafricains (0-0), battus ce samedi en Tanzanie (2-1). Un mauvais résultat et la cocotte-minute pourrait chauffer dans l’autre camp, favori au coup d’envoi. « Ce sera un gros match, estime Boudebouz. L’équivalent d’un OM-PSG, d’un Barça-Real. »
Avec ses petites piques, même internes, comme celle lancées en milieu de semaine par l’ancien Fennec Ali Benarbia. « Après la qualification pour le Mondial, l’Algérie est montée très haut, a confié l’ex-Bordelais. Mais on savait qu’elle redescendrait très bas. Au Maroc, les internationaux jouent dans les plus grands clubs. » Boudebouz : « La sélection ne redescend pas tout bas comme il a pu le dire. Nous sommes là et nous ferons tout pour continuer notre route, dès dimanche, contre le Maroc. » Le choc est lancé.