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CAN 2015 : le Maroc exclu, casse-tête en vue

Les Lions de l'Atlas ne devraient pas disputer une compétition internationale avant plusieurs années.

Les Lions de l'Atlas ne devraient pas disputer une compétition internationale avant plusieurs années. - AFP

La Coupe d’Afrique des Nations 2015 (17 janvier au 8 février) n’aura pas lieu au Maroc, qui demandait le report de la compétition en raison du virus Ebola. La CAF, qui réaffirme sa volonté de maintenir la CAN aux dates prévues, a donc décidé de sanctionner les Lions de l’Atlas ainsi que la fédération marocaine. L’identité du nouveau pays organisateur devrait être dévoilée dans le courant du mois.

Le Maroc lourdement sanctionné

Pour avoir refusé d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations (17 janvier au 8 février prochain) en raison de la propagation éventuelle du virus Ebola et demandé son report à 2016, le Maroc vient d’être sanctionné ce mardi par le comité exécutif de la CAF. Une exclusion aux conséquences multiples. La CAF a d’abord décidé de « disqualifier » les Lions de l’Atlas pour cette 30e édition de la CAN. Une sanction pour la forme, puisque la sélection marocaine avait d’ores et déjà annoncé ne pas vouloir y prendre part pour « raisons sanitaires ». La Fédération marocaine va également être sanctionnée pour « non-respect des clauses réglementaires et contractuelles » qui avaient été actées en avril dernier. Elle encourt également une exclusion des CAN 2017 et 2019, et devra verser une amende de 50 000 dollars ainsi que des pénalités à déterminer en vertu de l’accord initial passé il y a sept mois. Enfin, à ce jour, l’organisation de la Coupe du monde des clubs, qui doit se tenir du 10 au 20 décembre prochain à Marrakech et Rabat, n’est pas remise en cause puisque cette compétition dépend de la FIFA et non de la CAF.

Quel pays organisateur ?

La CAF a précisé ce mardi avoir reçu quelques candidatures de pays intéressés pour récupérer l’organisation de cette CAN 2015. Ces candidatures sont « actuellement à l’étude ». Il s’agirait de l’Angola, du Nigéria, de la Zambie, de l’Egypte et du Gabon, la condition sine qua non pour organiser un tel événement étant de disposer d’au moins quatre grands stades et d’une capacité hôtelière suffisante. Pour rappel, l’Afrique du sud, l’Algérie, la Tunisie et le Ghana ont décliné l’invitation de la CAN de se porter candidats. Une décision devrait être prise dans les jours à venir, mais pas avant les deux journées éliminatoires à la CAN programmées les 14-15 et 19 novembre prochains.

« Il y a des tractations qui se déroulent à un niveau bien plus élevé que le mien et le vôtre, souligne Junior Binyam, chef de presse de la Confédération africaine de football. A partir de ce moment-là, il ne m’appartient pas d’officialiser quoi que ce soit. Le comité exécutif se prononcera dans les jours qui viennent dès qu’il aura fini d’évaluer la situation. Mais il faut également indiquer le contexte du moment. On est en phase de finalisation de la phase des éliminatoires de la CAN, une officialisation du pays hôte. Si le pays est engagé dans la phase éliminatoire, cela pourrait quelque peu vicier l’intégrité de cette phase éliminatoire… Même involontairement, les joueurs du pays hôte qui se savent déjà qualifiés n’auront peut-être pas le même entrain à défendre leur qualification que s’ils ne se savaient pas qualifiés. »

La CAF optimiste malgré l'urgence

« Non nous ne pensons pas qu’il est trop tard, poursuit Junior Biyam, chef de presse de la Confédération Africaine de Football, malgré le timing très serré et le flou qui demeure quant à la tenue de la CAN 2015. Vous savez bien que la CAF est l’une des institutions en Afrique qui, sur la durée, a démontré sa capacité de réaction, sa capacité à s’adapter aux conditions même les plus extrêmes. Et nous savons également qu’aujourd’hui en Afrique, il y a des ressources humaines, la volonté politique et la qualité pour s’adapter aux situations, comme celle-là, d’urgence. Ce n’est pas une situation souhaitable mais elle est arrivée et il faudra gérer en conséquence. Je pense qu’il y a quelques pays en Afrique qui ont la possibilité et la capacité de pouvoir en si peu de temps organiser une CAN.C’est-à-dire principalement avoir les infrastructures qu’il faut : stades, hôtels, infrastructures routières et tout le reste pour que cette fête reste la plus belle fête en Afrique et reste le 3e événement mondial de football. »

Des risques de contamination localisés

« Je pense que la CAF a pris en la mesure actuelle des choses toutes les mesures qui permettent de circonscrire et d’éviter que le foot africain soit un facteur de dissémination de cette épidémie, conclut Junior Binyam. Ce n’est pas pour rien que la Guinée et la Sierra Leone (qui font partie avec le Libéria des trois pays les plus touchés par le virus, Ndlr), dans le cas des éliminatoires de la CAN, ne reçoit pas de matches à domicile. Parce que conformément aux instructions de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la CAF a proscrit tout rassemblement de match dans ces pays durement touchés. En l’état actuel des choses, sauf nouvel avis médical, les seuls pays africains qui ne sont pas aptes à recevoir la CAF sont la Guinée, le Sierra Leone et le Libéria. Tous les autres pays sont aptes et ne sont pas des pays potentiellement à risques. »

GM avec JS