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CAN 2017 : avant la finale, on a choisi nos six meilleurs joueurs

Fabrice Ondoa (Cameroun)

Fabrice Ondoa (Cameroun) - AFP

L’Egypte et le Cameroun s’affrontent en finale de la Coupe d’Afrique des Nations, ce dimanche à Libreville (20h). L’heure de faire un bilan sur les joueurs qui ont brillé durant ces vingt jours de compétition.

Fabrice Ondoa (Cameroun)

Fabrice Ondoa (Cameroun)
Fabrice Ondoa (Cameroun) © AFP

A 21 ans, il porte les espérances de tout un peuple sur ses épaules. Face à l’Egypte ce dimanche (20h), en finale de la CAN, Fabrice Ondoa a l’occasion d’entrer dans la légende en ajoutant une cinquième étoile sur le maillot camerounais. Depuis le début de la CAN, il réalise des prestations abouties et est devenu le chouchou de ses supporters. Preuve de sa popularité au pays, une chanson à sa gloire a été écrite dans les heures suivant le dernier match de poule face au Gabon. Un arrêt miraculeux à l’ultime seconde avait qualifié la sélection pour les quarts de finale.

Décisif face au Gabon, il a aussi écœuré les Sénégalais en quarts de finale, permettant aux Lions Indomptables d’arracher les tirs au but. Une séance durant laquelle il a repoussé la tentative de Sadio Mané. Installé en sélection par Volker Finke fin 2014, il règne depuis dans le but camerounais. Un paradoxe puisque le gardien compte plus de sélections (25) que de matches professionnels (6). Formé au FC Barcelone (vainqueur de la Youth League en 2014), aujourd’hui au mieux remplaçant avec l’équipe B du FC Séville, Ondoa s’offre une formidable vitrine. Une exposition internationale qui lui permet de rêver à un avenir meilleur en club.

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Hervé Kouakou Koffi (Burkina Faso)

Hervé Kouakou Koffi (Burkina Faso)
Hervé Kouakou Koffi (Burkina Faso) © AFP

Un visage juvénile. Koffi, né à la fin de l’année 1996, est la révélation de la CAN 2017. Par ses prestations, le gardien burkinabé, qui ne comptait que quatre sélections avant l’entame de l’épreuve, est rapidement devenu incontournable. Souvent brillant, il a été régulier tout au long de la compétition et n’a encaissé que deux buts (face au Cameroun et au Gabon). Solide sur sa ligne, ses appuis et son extension donnent même l’impression qu’il vole.

Seul regret, alors qu’il est souvent brillant sur les penalties, il n’a pas permis aux Etalons de remporter la séance de tirs au but face à l’Egypte en demi-finales. Sa tentative manquée en tant que quatrième tireur relève plutôt de l’anecdote, même si ses larmes ont fait le tour du monde. Réconforté par Mohamed Salah, il a répondu par un nouveau match solide face au Ghana, dans le match remporté pour la troisième place (1-0). Meilleur gardien du championnat burkinabé en 2015 avec le Racing Club de Bobo-Dioulasso, il évolue aujourd’hui à l’ASEC Mimosas (Côte d’Ivoire). Son potentiel lui permet d’aspirer à un transfert vers l’Europe. Un objectif pour le joueur.

Adolphe Teikeu (Cameroun)

Adolphe Teikeu (Cameroun)
Adolphe Teikeu (Cameroun) © AFP

Le taulier. Sans Stéphane M’Bia, écarté, ni Nicolas Nkoulou, désormais remplaçant en sélection, Hugo Broos a choisi de faire d’Adolphe Teikeu (26 ans), quatre sélections avant la compétition, son homme de base du système défensif camerounais. Associé au providentiel Ngadeu (deux buts), le défenseur central détonne par sa sérénité dans une équipe peu expérimentée. Propre et intelligent, le numéro 4 commet peu de fautes et s’adapte aux styles différents des attaquants qu’il a affrontés durant cette CAN.

B. Traoré, B. Diawara, A. Bancé (Burkina Faso), P-E. Aubameyang (Gabon), M-B. Diouf, M. Sow (Sénégal), J. Ayew et A. Gyan (Ghana). Tous ont affronté Teikeu et ont vu leurs qualités annihilées par le défenseur camerounais. Ce dimanche, il devra faire face à A. Saïd ou M. Mohsen, tout en suppléant son coéquipier Oyongo, occupé avec Salah. Face à une équipe égyptienne tueuse, qui a l’habitude de punir ses adversaires avec très peu d’occasions, Teikeu devra montrer des qualités rarement exploitées jusque-là. Rester concentré lors d’une rencontre où il ne pourrait être que très peu sollicité.

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Christian Bassogog (Cameroun)

Christian Bassogog (Cameroun)
Christian Bassogog (Cameroun) © AFP

Encore un jeune joueur. Né en 1995, l’ailier d’Aalborg est la star inattendue des Lions Indomptables. Avec la désertion d’Eric Maxim Choupo-Moting, ainsi que les prestations largement insuffisantes de Clinton N’Jie et Vincent Aboubakar, relégués sur le banc, Bassogog est rapidement devenu l’atout offensif n°1 de la sélection camerounaise. Grâce à son style explosif, sa vitesse de pointe et sa qualité technique, il est souvent à l’origine des situations de but des hommes d’Hugo Broos. Avec un but et une passe décisive, il profite de son positionnement sur le côté droit pour rentrer sur son pied gauche.

Cette finale pourrait lui permettre de passer un cap. Face à l’Egypte, rigoureuse et extrêmement bien organisée défensivement (un but encaissé, meilleure défense de la compétition), Bassogog aura bien moins d’espaces que lors du quart de finale face au Sénégal ou de la demie contre le Ghana. Une première pour l’ailier, jusque-là peu habitué à affronter des équipes aussi regroupées. Mais le rêve est permis. Inconnu avant la CAN, il a l’occasion de devenir le héros du Cameroun en lui offrant une première CAN depuis 2002. A seulement 21 ans…

Préjuce Nakoulma (Burkina Faso)

Préjuce Nakoulma (Burkina Faso)
Préjuce Nakoulma (Burkina Faso) © AFP

Dans un secteur offensif très dense (A. Traoré, B. Traoré, Pitroipa, Zongo, Diawara, Bayala), Préjuce Nakoulma s’est rapidement imposé aux yeux de Paulo Duarte, sélectionneur des Etalons. Le néo-Nantais est même devant Alain Traoré dans la hiérarchie des ailiers. Combatif, rapide et puissant, ce monstre physique a explosé durant la compétition. Son but face au Gabon lors du deuxième match est l’illustration parfaite de son style.

Un corner gabonais renvoyé, Nakoulma s’impose au sprint et remporte son duel aérien face à Obiang, puis une finition (étrange) pour tromper Ovono. Redoutable sur un côté, Nakoulma est également capable d’évoluer en pointe. Elément important du groupe des Etalons, en sélection depuis 2012, son expérience est également à prendre en compte. Il était déjà de l’épopée de la CAN 2013, où il avait gagné sa place de titulaire durant la compétition. Une détermination compatible avec le profil de Sergio Conceicao, l’entraîneur au FC Nantes.

Naïm Sliti (Tunisie)

Naïm Sliti (Tunisie)
Naïm Sliti (Tunisie) © AFP

La surprise. Ses qualités, largement connues, ne sont pas en question. Mais son adaptation au football africain, si particulier, restait forcément une inconnue. Et Sliti a répondu présent, là où les grands noms du continent (Aubameyang, Mahrez, Brahimi, Khazri, Aboubakar) ont été en difficulté. Appelé pour la première fois par Henryk Kasperczak en mars 2016, le milieu de terrain s’est rapidement imposé. Au sein d’une sélection riche offensivement, Sliti a été le meilleur joueur tunisien.

Coéquipier d’un Khazri méconnaissable et d’un Msakni brillant mais irrégulier, Sliti a régalé par son aisance technique. Tantôt sur le côté, tantôt dans l’axe, le Lillois a pris ses responsabilités. Avec deux buts et une passe décisive, Naïm Sliti se positionne comme étant le joueur d’avenir pour les Aigles de Carthage.

Ils auraient pu aussi figurer parmi les meilleurs joueurs : El-Hadary (Egypte), Hegazy (Egypte), Gabr (Egypte), Ben Amor (Tunisie), Kaboré (Burkina Faso), Billiat (Zimbabwe), Bouanga (Gabon), Moukandjo (Cameroun) et Kabananga (RD Congo).

Hamza Rahmani