CAN 2022: Algérie, Sénégal, Maroc... Gros plan sur les favoris du tournoi et leurs vedettes

L'Algérie, le favori logique...
C’est le favori numéro un. Le choix le plus évident. Parce qu’il s’agit des tenants du titre, parce qu’ils ont fait le plein de confiance en remportant en décembre la Coupe arabe, parce qu’ils ont toujours le souci de pratiquer un football offensif et parce qu’ils comptent dans leurs rangs des éléments dans une forme resplendissante comme Riyad Mahrez et Youcef Belaïli. L’Algérie, sur une série de 34 matchs sans défaite, sera l’équipe à battre de cette CAN. Et Djamel Belmadi s’est montré clair avant le début de la compétition : "Aller en demi-finale, c'est super... mais ce n'est pas un titre. Moi, je veux des titres. Nous sommes les tenants du titre. Nous jouons pour le drapeau, et ce n'est pas un vain mot". Les Fennecs devront commencer par faire le travail dans une poule où ils seront opposés à la Sierra Leone, la Guinée Équatoriale puis la Côte d’Ivoire.
... avec son étoile Mahrez
Capitaine de l'Algérie durant la campagne victorieuse de 2019, Riyad Mahrez a bien l’intention de réussir un doublé historique au Cameroun. "Ça va être difficile, on va être attendus par les autres équipes, mais on va faire abstraction de tout ça et jouer pour le peuple, expliquait-il en novembre à Canal+. On souhaite tout gagner. On a toujours faim." Le natif de Sarcelles, définitivement entré dans le cœur des supporters algériens avec son coup franc magique réussi il y a trois ans en demi-finales face au Nigeria à la dernière minute, affiche un niveau impressionnant depuis quelques semaines. Avec cinq buts inscrits lors de ses cinq derniers matchs, et toujours cette faculté à régaler le public sur une simple prise de balle. Le gaucher a actuellement des jambes de feu et compte bien en faire profiter l’Algérie.
Le Sénégal, une armada impressionnante...
C’est une anomalie dans l’histoire du football africain. Finaliste malheureux en 2002 et 2019, le Sénégal n’a encore jamais remporté la CAN malgré de belles générations. La pression est donc immense sur les épaules d’Aliou Cissé, en poste depuis 2015 et aujourd’hui attendu au tournant par des supporters lassés de ne rien gagner. Il a le matériel pour dépoussiérer une armoire à trophées désespérément vide. Le premier tour devrait permettre aux Lions de la Teranga, à la colonne vertébrale solide, de monter en puissance puisqu’ils ont été placés dans un groupe plus qu’abordable avec la Guinée, le Malawi et le Zimbabwe. "Est-ce qu’on vise la victoire finale ? Forcément, il ne faut pas se cacher ! Il y a une grosse attente, on la sent au quotidien là-bas", reconnaissait début décembre Abdou Diallo dans une interview à l’AFP.
... avec un Mané revanchard
Au Sénégal, le talent se trouve à toutes les lignes. Du gardien (Edouard Mendy) à l’attaque (Ismaïla Sarr, Boulaye Dia, Bamba Dieng…), en passant par le milieu (Idrissa Gueye, Cheikhou Kouyaté…) et la défense (Kalidou Koulibaly, Abdou Diallo…). Le tout sublimé par le talent de Sadio Mané. A 29 ans, après avoir décroché les plus beaux trophées possibles avec Liverpool (Premier League et Ligue des champions), il rêve de faire triompher son pays. Et sa soif de revanche est immense. En 2019, il était sur le terrain lors du sacre de l’Algérie en finale contre le Sénégal, lui qui avait déclaré quelques semaines plus tôt être "prêt à échanger une Ligue des champions contre une CAN". Son histoire avec cette compétition est particulière puisque c’est lui qui avait manqué son tir au but en 2017 en quarts de finale face au Cameroun (0-0, 4-5 tab).
Le Cameroun, l'avantage du terrain...
"Le Cameroun a l'ADN de la CAN. Personne ne l’attendait quand il va au bout en 2017. Il n’a rien à perdre et peut faire mal. Comme l'Egypte ou parfois le Nigeria, le Cameroun est une équipe capable de s'unir pour être inarrêtable pendant trois-quatre semaines." Pour Mansour Loum, journaliste pour Sport News Africa et invité du podcast After Galaxy de RMC, il ne faut surtout pas sous-estimer le pays hôte, qui aura en plus l’avantage de jouer dans des stades remplis jusqu'à 80%, et non 60% comme pour les autres rencontres du tournoi. Quintuples champions d’Afrique, sacrés encore en 2017, les Lions Indomptables ont marqué les esprits en novembre en éliminant la Côte d’Ivoire de la course à la Coupe du monde au Qatar. Eux ont réussi à accéder aux barrages après un succès décisif face aux coéquipiers de Sébastien Haller.
... et un Anguissa taille patron
Il faudra scruter les performances d’André Onana, le portier de l’Ajax en passe de rejoindre l’Inter après avoir purgé une suspension d’un an pour dopage. Les supporters lyonnais, eux, auront surtout un œil sur Karl Toko Ekambi, auteur d’une première partie de saison intéressante (onze buts, six passes décisives). L’autre taulier de cette équipe se trouve au milieu. Et c’est un ancien de l’OM. Capable d’allier volume de jeu et finesse technique, André-Frank Zambo Anguissa a pris une nouvelle dimension cette saison à Naples. Rapidement devenu une pièce maîtresse de Luciano Spalletti, il sait très bien où il veut aller. "Je veux être un grand joueur camerounais, écrire l'histoire comme Roger Milla, je veux la CAN, aller au Mondial", confiait-il début janvier à L’Equipe.
Le Maroc, pour enfin briller...
Trop inconstant ces dernières années pour être considéré comme un grand favori, mais trop talentueux pour être catalogué au rang de simple outsider, le Maroc peut au moins prétendre à une place dans le dernier carré. Vahid Halilhodzic vise sans doute encore mieux. En poste depuis trois ans, l’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire et de l’Algérie s’est efforcé de dompter les egos et de bâtir un groupe ambitieux pour réussir un gros coup lors de cette CAN. Aussi expérimenté que sûr de lui, il s’est payé le luxe d’écarter des joueurs comme Hakim Ziyech (Chelsea) et Amine Harit (OM). Des choix forts qui n’ont pour l’instant pas eu de retombée négative sur les résultats des Lions de l’Atlas, qui savent se montrer par moments très séduisants.
... avec Hakimi comme valeur sûre
Même sans Ziyech, Harit ou Noussair Mazraoui, le onze de départ du Maroc a fière allure. Avec le gardien du FC Séville (Yassine Bounou), une charnière complémentaire (Nayef Aguerd et Romain Saïss), des milieux pas franchement embêtés balle au pied (Imran Louza, Sofyan Amrabat…) et un attaquant efficace (Youssef En-Nesyri), qui devrait toutefois manquer le début de la phase de groupes pour cause de blessure. Mais la star de l’équipe est sans doute Achraf Hakimi. Le latéral droit du PSG, qui n’était pas né lorsque son pays a remporté la seule CAN de son histoire (1976), est la valeur sûre de sa sélection. Celui qui ne déçoit jamais. "Il fait déjà partie des deux ou trois meilleurs du monde à son poste. Il a tout pour s’imposer comme le meilleur de la planète très rapidement, dans un an peut-être", disait récemment à son sujet Halilhodzic dans les colonnes du Parisien.
L'Egypte, un passé glorieux...
Au vu de son historique et de son expérience, la sélection la plus titrée de la CAN (sept fois championne, dont trois fois d'affilée en 2006, 2008 et 2010) mérite d’être prise au sérieux. Elle a aussi repris confiance après son gros raté lors de la dernière CAN organisée chez elle (élimination dès les huitièmes de finale). Cette année, l’Egypte ne s’est inclinée qu’à deux reprises. C’était en décembre lors de la Coupe arabe : défaite en demi-finale contre la Tunisie (1-0) puis lors du match pour la troisième place face au Qatar (0-0, 5-4 tab). Deux défaites concédées sans Mohamed Salah, qui était en revanche bien présent lors des qualifications pour la Coupe du monde. Les Pharaons n’ont eu aucun mal à terminer à la première place de leur groupe, synonyme de ticket pour les barrages.
... et Salah comme guide
"Je ne sais pas si je devrais dire ça. Nous avons l'actuel meilleur joueur du monde dans notre équipe. Si mon ami Cristiano Ronaldo entend ça, il va être fâché contre moi..." Le compliment est signé Carlos Queiroz. Pas forcément le plus impartial, le sélectionneur de l’Egypte sait qu’il a besoin d’un Salah à son meilleur niveau pour faire mieux qu’il y a trois ans. Auteur de 23 buts et 11 passes décisives en 26 matchs cette saison avec Liverpool, rien que ça, le buteur de Liverpool arrive au Cameroun dans une forme optimale. "Queiroz a adapté son système de jeu parce qu’il n’a pas le choix, il faut mettre Salah dans les meilleures conditions pour pouvoir tirer le maximum de son équipe vieillissante, indique Mansour Loum. Salah est entouré par beaucoup de joueurs moyens."