Drogba et la malédiction ivoirienne

Didier Drogba - -
L’histoire avait tout pour être belle. Il y a six ans, lors de la première finale de la CAN face à l’Égypte, Didier Drogba avait endossé le lourd fardeau de la défaite. Sur un centre en retrait d’Arouna Koné, le buteur de Chelsea avait raté en cours de match un tir immanquable sur la ligne des 5,50 mètres, avant de rater son tir au but (déjà) lors de la séance fatidique. L’occasion lui tendait les bras de prendre une revanche personnelle en offrant à son peuple un trophée qu’il espère depuis vingt ans. Et à lui-même, une sortie de piste internationale digne de son immense talent. Malheureusement pour l’ancien marseillais, ce destin de rêve s’est transformé dimanche en cauchemar.
L’histoire bégaye
Ironie du sort, c’est sur un scénario identique à celui de 2006 que la Côte d’Ivoire a perdu ses illusions en terres gabonaises. Un score nul et vierge à l’issue du temps réglementaire, un dénouement cruel aux tirs au but, et une opportunité de tuer le match manquée qui laissera aux Éléphants des regrets éternels. L’histoire pousse même le vice à bégayer au point que ce soit le capitaine, Didier Drogba, qui soit une nouvelle fois le héros malheureux de la finale. Nous sommes à la 70e minute, Gervinho - qui ratera le dernier tir au but ivoirien – obtient un pénalty. Drogba, en leader, prend la lourde responsabilité de s’en charger, s’élance et expédie le ballon dans les nuages de Libreville.
Une défaillance qu’aucun de ses partenaires ne lui reproche aujourd’hui, à l’image de Salomon Kalou, son partenaire à Chelsea : « On n’en veut pas à Didier. Ça arrive. On sait ce qu’il peut nous apporter. Ce n’était pas notre jour, tout simplement ». Vient alors la terrible séance de tirs au but. « Arrivé là, c’est la loterie, du 50/50 », pour reprendre les termes du défenseur Souleymane Bamba. La loterie, une affaire de hasard donc, et la chance prouvera une nouvelle fois qu’elle n’est pas l’alliée des Ivoiriens. En réaction d’orgueil, et pour prouver qu’il dispose d’un mental exceptionnel, Drogba ne se dégonflera pas au moment de la séance fatidique et marquera, enfin, son tir au but… avant que Gervinho ne manque le sien. Vous avez dit malédiction ?