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H. Renard : « Je rêve d’entraîner un jour Saint-Etienne »

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Roi d’Afrique depuis son triomphe à la CAN il y a une semaine avec la sélection zambienne, le technicien français savoure son succès avec humilité… et un petit goût de revanche sur un foot hexagonal qui semble le snober, lui qui se verrait bien un jour aux commandes des Verts.

Hervé, racontez-nous la fête qui a suivi le triomphe de la Zambie à la CAN…

Le retour a été extraordinaire, magique. Des millions de personnes étaient sur le bord de la route entre l’aéroport et le centre-ville de Lusaka, la capitale. On a donné du bonheur aux gens. La Zambie est un pays qui n’est pas très grand. Il ne compte que 12 millions d’habitants. Il est sur le toit de l’Afrique. Toute la Zambie est très fière de ce titre.

Quel discours avez-vous tenu à vos joueurs ?

Je les ai félicités. Je ne sais pas où on a pu trouver les forces. Il y avait quelque chose d’écrit. Je ne suis pas un grand pratiquant mais je pense que Dieu nous a donné ce titre. Il est venu de quelque part. Je ne vais pas vous raconter à nouveau l’histoire, vous la connaissez*. Il s’est passé quelque chose qui est difficilement explicable.

A titre personnel, c’est une immense fierté…

Oui. C’est aussi une petite revanche par rapport à la France. En juin dernier, j’ai voulu revenir à Cannes, ma ville natale. C’est comme si je ne connaissais pas le football. On a cherché des excuses sur ma façon de me présenter. J’ai eu en face de moi des gens incompétents. Ils ont dit que je n’avais pas été très convaincant. J’ai remis les pendules à l’heure.

Quels sont les témoignages qui vous le plus marqués ?

Ce sont ceux de Claude Leroy, Jean Fernandez et Guy Lacombe. Quand j’ai lu leurs messages, j’ai été ému à un point… Il y a eu aussi ma famille, mes enfants, mes amis.

« Des propositions faramineuses du Golfe »

Beaucoup de personnes vous ont découvert lors de la CAN. Avez-vous le sentiment d’avoir basculé dans un autre monde ?

Non, je suis resté le même. Je vais continuer à chercher des nouveaux talents dans les compétitions locales afin d’atteindre un objectif : la qualification pour la Coupe du monde 2014. C’est le rêve de tout un pays. On est dans un groupe avec le Ghana, le Soudan et le Lesotho. Ce ne sera pas facile (seul le premier sera qualifié, ndlr). Le Ghana reste le favori.

Votre contrat expire au mois d’octobre. Allez-vous vous engager au moins jusqu’à la fin des éliminatoires ?

Je n’ai pas encore discuté avec mes dirigeants. Je serai reçu la semaine prochaine. On va me proposer quelque chose. J’ai déjà reçu des propositions faramineuses du Golfe. La Zambie est ma priorité. Si on ne trouve pas d’accord, je ne renouvellerai pas mon contrat.

Des clubs français se sont-ils montrés intéressés ?

Non. Serais-je tenté ? Bien sûr, mais uniquement par des clubs de Ligue 1. Je ne laisserai pas mon poste de sélectionneur pour un club de Ligue 2.

Un club vous fait-il rêver en particulier ?

Je rêve d’entraîner un jour Saint-Etienne. Mais Christophe Galtier fait un travail remarquable. Je le félicite. Je ne tiens pas surtout pas à prendre sa place. Saint-Etienne est simplement le club de mon cœur, de ma jeunesse.

Le Sénégal qui est à la recherche d’un sélectionneur vous a-t-il contacté ?

Pas officiellement. De toute façon, je serai dorénavant sur toutes les « short-lists » de toutes les sélections africaines.

*En avril 1993, un tragique accident d’avion au large de Libreville a causé la mort de 19 membres de la sélection zambienne.

Aurélien Brossier