
L’Algérie a la pression

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« One, two, three, Viva l’Algérie ! » Le slogan entonné par les supporters algériens lors de la qualification de leur équipe pour la Coupe du Monde 2010 avait une saveur amère lundi après-midi. Sous la chaleur étouffante de Luanda, les Fennecs se sont inclinés 3-0 face au modeste Malawi pour leur entrée en lice dans la CAN. « On a joué à 14h30. On est les seuls à avoir été programmés à cette heure là, peste le défenseur Nadir Belhadj. C’était un vrai handicap. Avec l’humidité, il faisait extrêmement chaud. On transpirait sans courir. » En plus de la canicule, les deux équipes ont dû faire face à des tribunes désertes. Pas vraiment l’idéal pour se motiver. « C’était choquant. Il n’y avait personne dans le stade, regrette Belhadj. On aura dit un match à huis-clos. On n’a pas l’habitude d’évoluer dans ces conditions. C’était bizarre. »
Reste que l’Algérie s’est faite balayée par la 99e nation du classement FIFA. Sans génie, brouillons, maladroits, les joueurs de Rabbah Saadane ont livré une prestation indigne d’un mondialiste. En face, le Malawi n’en demandait pas tant et en a profité pour signer la deuxième victoire de son histoire en Coupes d’Afrique des Nations. « Cette claque va nous remettre sur la bonne voie, espère l’attaquant Abdelkader Ghezzal. On va retourner au travail. Pour obtenir notre qualification à la Coupe du Monde, on avait mis beaucoup d’envie sur le terrain. Il faut qu’on retrouve cet état d’esprit. » Après son match héroïque face à l’Egypte à Khartoum, l’Algérie a basculé dans la liesse. Un vent d’euphorie a parcouru le pays et les joueurs ont été portés en triomphe. Sans doute un peu trop. « Peut-être qu’inconsciemment, on s’est vu trop beaux, reconnait Belhadj. Ces dernières semaines, on ne nous parlait que de la qualification. L’équipe du Malawi nous a remis les pieds sur terre. »
« Ils vont vouloir montrer un autre visage »
Une piqure de rappel dont les Fennecs espèrent se servir pour vite rebondir. « On était très attendu après nos récents résultats, souligne Mohamed Raouaraoua. Les joueurs étaient sur un nuage. Ils ont reçu une belle gifle. Il faut vite oublier ça afin de se reconcentrer sur la suite de la compétition. » Une suite qui commence ce jeudi par une rencontre délicate face au Mali de Seydou Keita et Mahamadou Diarra. « Ça va être difficile car ils ont une grosse équipe, souffle Belhadj. Ils doivent être bien mentalement vu le scénario de leur match face à l’Angola (dimanche soir en ouverture de la CAN ndlr). Menés 4-0, ils sont parvenus à revenir à 4-4. Ça a dû leur donner confiance. »
Cette fois, les Algériens n’auront plus d’excuse puisque la rencontre est programmée en fin d’après-midi. « Les joueurs ont mis de côté la défaite face au Malawi, assure Raouaraoua. Face au Mali, ils vont jouer à 17 heures dans des conditions différentes. Ils vont vouloir montrer un autre visage. » Il le faudra car une défaite serait synonyme d’élimination précoce pour les Fennecs. Voilà qui ferait désordre à six mois de la Coupe du Monde.