La CAN 2015 pour les nuls

Yacine Brahimi sera le fer de lance de la sélection algérienne - -
Quelles mesures ont été prises contre Ebola ?
La compétition n’avait pas encore commencé que déjà, les problèmes d’organisation voyaient le jour. Initialement, c’est le Maroc qui devait organiser cette 30e CAN. Mais Ebola est apparu au grand jour. Devant les risques de propagation du virus avec l’afflux de supporters étrangers, le Maroc a renoncé à son organisation. C’est donc la Guinée équatoriale, déjà co-organisatrice de l’édition CAN 2012 en compagnie du Gabon, qui l’accueille. Face à la menace Ebola, le gouvernement du président-dictateur Obiang s’est résolu à prendre des mesures drastiques : campagne de communication, mobilisation des autorités sanitaires locales épaulées par des renforts de médecins étrangers (cubains, égyptiens, français) sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé, prise de température obligatoire à la sortie de l’avion pour tous les supporters étrangers et fiche médicale à remettre aux autorités. Le pays a même acquis un laboratoire d’analyse médicale afin de détecter la présence éventuelle du virus. Auparavant, les échantillons devaient être envoyés au Gabon. Les 16 équipes doivent aussi obligatoirement passer des examens médicaux à l’aéroport de Malabo, la capitale.
Qui sont les favoris ?
Les favoris sont légion pour cette édition. Entre la retraite ou l’absence de certaines stars africaines du ballon rond, l’émergence et la confirmation attendue de nouvelles nations, la compétition s’annonce très ouverte. Meilleur représentant africain durant le mondial brésilien, l’Algérie se pose légitimement en favori. Eliminé avec les honneurs en Coupe du monde, les Fennecs, emmenés par Brahimi, sont attendus au tournant. Dans le même groupe, le Ghana se pose comme la nation la plus régulière du continent depuis une décennie. Quatre fois demi-finalistes de suite, le Ghana n’a toutefois plus remporté la CAN depuis 1982. Sur le papier, l’équipe d’Avraham Grant semble la plus mûre et a toutes les raisons de viser le titre.
Dernier prétendant dans ce groupe de la mort, le Sénégal. Les Lions de la Teranga reviennent sur le devant de la scène. Malgré le forfait de Diafra Sakho, le onze d’Alain Giresse arrive à maturité grâce à des cadres comme Djilobdji, Sané, Souaré et Gueye. Seule incertitude, l’état physique de Sadio Mané. Dans le groupe D, la Côte d’Ivoire vaincra-t-elle la malédiction ? Constamment favoris, souvent placés mais jamais gagnants, les Ivoiriens devront se passer de l’immense Didier Drogba, retraité depuis le Mondial. Avec Gervinho, Kalou et surtout Wilfried Bony, tout juste recruté par Manchester City, les hommes d’Hervé Renard disposent tout de même d’une belle attaque. La véritable star reste Yaya Touré, le meilleur joueur africain depuis quatre ans.
Dans la même poule, le Cameroun reste un candidat sérieux malgré des résultats en chute libre depuis quelques années. Sans Samuel Eto’o ni Alexandre Song, catalyseurs de l’ambiance au sein de l’équipe, les Lions Indomptables repartent sur des bases plus saines. La Tunisie profite d’un groupe relativement aisé (Zambie, République démocratique du Congo et Cap-Vert) et d’un tableau dégagé pour se placer parmi les favoris. Invaincue dans ses éliminatoires, la Tunisie, emmenée par Wahbi Khazri et Aymen Abdennour, a de quoi en surprendre plus d’un.
Quel est le pays le plus titré ?
Absent de cette édition, l’Egypte est le pays le plus titré avec sept trophées. Viennent ensuite le Ghana et le Cameroun avec quatre titres chacun. Pour la première fois depuis 1998, Samuel Eto’o n’a d’ailleurs pas été sélectionné par le Cameroun pour une compétition internationale. Il est pourtant le meilleur buteur de l’histoire de la CAN avec 18 réalisations. Absent également, le Nigéria, avec trois CAN à son palmarès, est le tenant du titre.
Quelles sont les stars attendues ?
Yaya Touré, le meilleur joueur africain depuis 2011 va fêter ses 10 ans de sélection. Ramener la CAN en Côte d’Ivoire pour la première fois depuis 1992 serait le plus beau des cadeaux. Pour cela, il sera aidé par les débordements et la vitesse de Gervinho. Yacine Brahimi (Algérie) a tout pour devenir LA star de la compétition. Animateur du jeu de sa sélection, il peut prendre une dimension supplémentaire en cas de victoire finale. Il est déjà dans le viseur des plus grands clubs européens. Au Gabon, Pierre-Emerick Aubameyang enfilera le costume d’homme providentiel. Malgré une dix-septième place en Bundesliga avec Dortmund, Aubameyang, et ses dix réalisations cette saison, reste un buteur régulier. Du côté du Ghana, André Ayew s’impose comme étant l’élément offensif principal. A 25 ans, il va disputer sa troisième CAN. En forme depuis le début de saison, l’aîné de Jordan (également sélectionné) aura fort à faire dans le groupe de la mort.
Quel est l’impact sur la Ligue 1 ?
Comme à chaque édition de la Coupe d’Afrique, le championnat de France est largement amputé de ses joueurs. Il en est même le principal fournisseur. Cette année, 52 joueurs évoluant en Ligue 1 ont été convoqués. Et le champion des clubs pourvoyeurs est le leader de la Ligue 1, Lyon, qui aura cinq joueurs en moins. Seul Bordeaux perd autant de joueurs. Chez les poursuivants, l’addition est un peu moins lourde. Si l’OM n’a que deux joueurs appelés, il s’agit d’éléments essentiels avec Nicolas Nkoulou et André Ayew. A Saint-Etienne, on déplore l’absence de trois joueurs mais seul Max-Alain Gradel est titulaire dans le onze de Christophe Galtier. Au PSG comme à Monaco, l’impact de la CAN va sans doute moins se faire ressentir. Aurier et Abdennour seront absents. En revanche, en bas de tableau de la Ligue 1, nombreux sont les candidats au maintien qui devront se réorganiser. Metz et Toulouse doivent composer avec quatre joueurs en moins. Bastia et Evian Thonon-Gaillard déplorent l’absence de trois joueurs contre deux seulement pour le FC Lorient.