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Le Togo est rentré… mais pour de bon ?

Les partenaires d'Emmanuel Adebayor ont finalement pris l'avion dimanche soir pour Lomé.

Les partenaires d'Emmanuel Adebayor ont finalement pris l'avion dimanche soir pour Lomé. - -

La sélection des Eperviers est finalement revenue à Lomé dimanche soir, au moment où l’Angola et le Mali (4-4) inauguraient la 27e Coupe d’Afrique des nations. Avec la volonté de retrouver la compétition après les trois jours de deuil national.

Quarante-huit heures après l’attentat revendiqué par les rebelles du front de libération de l’enclave du Cabinda (FLEC) sur des bus de la sélection du Togo, qui a entrainé deux morts dans les rangs de la délégation togolaise et un gardien remplaçant grièvement blessé, la confusion reste le maitre-mot du dossier. Dans la nuit de samedi à dimanche, peu après 1h du matin, on apprenait que les joueurs, qui s’étaient réunis dans la soirée, voulaient finalement rester en Angola et disputer la Coupe d’Afrique des nations ! Stupéfaction, alors que les déclarations des membres de l’équipe allaient dans le sens inverse depuis deux jours, les Eperviers réclamant à corps et à cri leur volonté de rentrer au pays en signe de deuil pour les victimes. Jonathan Ayité déclarait ainsi à RMC Sport : « On veut rentrer au pays avec les honneurs. »

Quelques heures plus tard, dans Larqué Foot sur RMC, le capitaine Emmanuel Adebayor annonçait… le retour au Togo des Eperviers ! « Le chef de l’Etat et les autorités du pays en ont décidé autrement. On va donc plier bagages et rentrer chez nous ». Les joueurs voulaient rester mais les autorités du pays en ont décidé autrement. Dont acte. Le gouvernement togolais faisait décoller un avion à destination de Cabinda. Les joueurs étaient attendus à Lomé en fin de soirée.

Mais l’après-midi a vu un autre acteur entrer dans la danse : la Confédération africaine de football (CAF). La CAF a tenté d’obtenir le maintien du Togo. De négociations en conciliabules à Cabinda, la possibilité de voir le Togo jouer son premier match lundi soir contre le Ghana paraissait encore envisageable. Las. Peu avant 20h, Adebayor, joint au téléphone par RMC, alors qu’il était sur le tarmac de l’aéroport, confirmait le départ de son équipe à bord de l’avion présidentiel. « On a décidé de rentrer au pays et de faire un deuil de trois jours. Après le deuil, si la CAF a réservé notre place, on va jouer. On a perdu des hommes. On rentre dans nos familles et on verra la suite après. » Une information, qui laissait perplexe, confirmée pourtant par le ministre togolais des Sports, Christophe Tchao, à Reuters : « Nous avons décrété une période de deuil de trois jours. Les joueurs partent avec nous et avec les corps de leurs frères tombés et nous avons demandé à la CAF de trouver un arrangement pour qu'on puisse rattraper la compétition ».

Un scenario somme toute peu probable : la CAN est un tournoi resserré où les équipes jouent tous les trois jours jusqu'à la finale, rendant très compliquée toute adaptation de calendrier. Au mieux, les Togolais reviendraient jeudi, date théorique de leur deuxième match, face au Burkina-Faso... Mais dans cette histoire, les 72h passées l’ont prouvé, l’improbable peut vite devenir réalité.

La rédaction - Louis Chenaille