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Renard, l’homme qui fait chavirer la Zambie

Hervé Renard

Hervé Renard - -

Inconnu en France, le technicien français fait le bonheur des Chipolopolo, qui affrontent ce samedi le Soudan en quarts de finale de la CAN (17h). Reconnu en Afrique, Hervé Renard rêve de l’être dans l’Hexagone, qui l’a totalement ignoré l’été dernier.

« Notre objectif, ce ne sont pas les quarts de finale. C’est de faire mieux qu’en 2010, où on avait perdu aux tirs au but en quarts de finale contre le Nigéria. » Le ton est posé, mais ferme. Le look ? Celui du « beau gosse » : chevelure blonde, mi-longue, avec une morphologie bien dessinée et tout en muscles. Loin du dress-code habituel d’un entraîneur de foot. Sauf que l’homme qui s’exprime ainsi et qui ne cache pas ses ambitions pour la Zambie est bien technicien. C’est Hervé Renard, le guide des Chipolopolo. Un homme connu et reconnu en Afrique, beaucoup moins en France. « Certains pensent que le championnat de Ligue 2 est meilleur qu’une Coupe d’Afrique des Nations, confie-t-il. Les dirigeants ne s’intéressent pas au football africain. Ils préfèrent la Ligue des Champions. »

Le tacle est lâché. Un geste familier pour cet ancien défenseur central de l’AS Cannes et coéquipier à l’époque d’un certain Zinedine Zidane. Un défenseur très vite attiré par le tableau noir. D’abord entraîneur amateur au début des années 2000 au SC Draguignan, Renard voit sa carrière décoller au contact de Claude Le Roy, « son père spirituel », qui en fait son adjoint avec la sélection ghanéenne. Puis vient l’émancipation en 2008, avec la Zambie, déjà. Et ce fameux quart de finale perdu contre le Super Eagles… « Avant, on disait que ceux qui partaient en Afrique étaient ceux qui ne réussissaient pas en France, affirme Renard. Aujourd’hui, on voit Gerets, Halilhodzic ou encore Le Guen en Afrique. Et malgré ses qualités, Gerets a connu une CAN difficile. Il ne faut pas prendre cette compétition à la légère. »

« Des clubs de National m’ont refusé »

Ce qui n’est pas le cas de Renard. Avec deux victoires et un match nul, sa Zambie, avec qu’il s’est engagé pendant un an, s’est offerte le droit de défier le Soudan ce samedi (17h) à Bata. Forcément, les projecteurs se braquent sur cet homme de 43 ans, capable d’exclure un de ses joueurs – Clifford Mulenga – pour non-respect du couvre-feu. Et qui affirme, après avoir roulé sa bosse en Chine (Shanghai), en D4 anglaise (Cambridge), en Angola et en Algérie (USM Alger), ne pas chercher « à être reconnu ».

Pourtant, lorsqu’il évoque l’Hexagone, le ton est amer. « J’ai voulu revenir en France en juin dernier, confie-t-il. Des clubs de National m’ont refusé. » Amer mais pas fermé. « Un club de Ligue 1, ça ne peut pas se refuser, estime-t-il. Je sais qu’avec le travail effectué en Afrique, des sélections plus importantes viendront. Il faudra faire un choix. » Sûr que la France sera alors en tête de liste.